À 29 ans, Ashley Wise a décidé d’agir : son mari, vétéran d’Irak, souffre de stress post-traumatique et a tenté de se suicider, en s’enfermant dans une chambre d’hôtel avec ses quatre armes. Si sa femme l’a trouvé à temps et a réussi à l’empêcher de mettre fin à ses jours, certaines épouses de soldats n’ont pas eu cette chance. Ashley Wise, dont l'histoire est révélée par le Figaro/madame.fr, cherche alors assistance auprès du Family Advocacy Program, le programme de l’armée destiné à venir en aide aux familles de soldats. Elle ne s’y sent pas écoutée et ne reçoit aucune proposition à même d’améliorer la situation de son mari.
Elle décide alors de prendre les choses en main. En avril dernier, elle demande à une amie de la prendre en photo : elle est de dos, nue, tient à bout de bras au-dessus de sa tête le M4 de son mari et sa peau porte ce slogan : « Broken by battle, wounded by war » (Cassé par la bataille, blessé par la guerre). À peine cette photo postée sur Facebook, d’autres femmes de militaires suivent son initiative : désormais le groupe compte plus de 38 000 « fans » sur le réseau social, et Ashley Wise entend bien porter haut et fort la voix des vétérans américains qui se battent avec leurs traumatismes de guerre. L’initiative personnelle prend alors la forme d’une ONG, destinée à lever le tabou sur la situation des soldats américains rentrés au pays. L’ONG se veut un lieu d’échange entre soldats et familles, afin de leur permettre de parler et de partager leurs expériences, mais également un levier d’alerte sur les pouvoirs publics.
« Les forums en ligne ont libéré mon esprit. Être capable de parler avec d’autres familles est tellement libérateur », explique Ashley Wise dans une interview accordée à ABC News. « Je pensais devenir folle, on me disait que je menais une bataille perdue pour ma famille, raconte-t-elle. Mais nous ne voulons pas baisser les bras. » Aujourd’hui, Battling Bare a en effet comme objectif premier de voir le gouvernement s’emparer de ces questions, reconnaître l’impact du stress post-traumatique sur les vétérans et développer des programmes de prise en charge. « Le traitement n’est pas cher, mais une approche physique, mentale, émotionnelle et spirituelle est nécessaire si l’on ne veut pas simplement masquer les symptômes avec des médicaments », explique Ashley Wise dans une interview au Figaro Madame.
Irak : 59 morts et 200 blessés après une série d'attentats visant les chiites
Tortures en Irak : WikiLeaks accable les États-Unis
Égypte, Iran, Irak, Afghanistan : les femmes journalistes en danger ?