Qu’ont en commun le Palestinien Louai, la Jordanienne Farah et la Libyenne Miriam ? Ils se sont retrouvés pour diffuser le même message sur la page Facebook : « The uprising of women in the Arab world » (« le soulèvement des femmes dans le monde arabe »). Des milliers de femmes et d’hommes ont posté leur photo assortie d’un message de soutien à ce mouvement qui prône l’indépendance des femmes arabes.
Créée il y a un an par l’artiste libanaise Yalda Younes, comme nous l’apprend un article de Courrier international, la page a recueilli pas moins de 54 600 signatures à ce jour. Avec d’autres féministes du monde arabe, Yalda Younes avait pour objectif de « créer un réseau et rassembler les femmes et hommes qui travaillent sur le sujet des droits des femmes dans le monde arabe », histoire de montrer que malgré les divergences politiques, beaucoup de difficultés se recoupent d’un pays à l’autre, et que le problème est une affaire de « mentalités », déclare-t-elle dans une interview accodée à Courrier International.
« Ensemble pour une liberté sans peur »
« Fearless » est le premier mot-clé du manifeste proposé sur la page Facebook du mouvement. Non à la violence envers les femmes, non à leur allégeance aux hommes, non à un traitement des femmes en citoyennes de seconde classe, telles sont les revendications de la page qui se veut une plate-forme ouverte à toutes et tous. Louai (Palestine) explique qu’il soutient le soulèvement des femmes du monde arabe parce que « la libération des femmes ouvre la voie à la libération des hommes, et par là-même, la libération de la société toute entière ». Je soutiens le soulèvement des femmes parce que je suis un cerveau avant d’être un corps », affiche Fatma, tunisienne.
Quel impact pour ce genre de mobilisation virale ?
Pour la fondatrice de la page, c’est déjà l’occasion de redonner du courage à celles qui pour la plupart se sont battues lors de ce « Printemps » et qu’on a remerciées gentiment après les révolutions, comme si leur rôle politique ne pouvait être encore admis. Pire, dans de nombreux pays, les gouvernements au pouvoir font craindre un recul des droits féminins.
Pour Yalda Younes, le réseau social a permis de faire naître « un espace laïc qui respecte toutes les croyances » et sur lequel de nombreux débats ont cours par le biais des commentaires. « Avec ces photos, on fait tomber des préjugés, il faut qu’on arrête de voir la femme arabe comme une victime. Elle est libre et elle revendique sa liberté », conclut la Libanaise.
Crédit photo : Facebook/The uprising of women in the Arab world
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