Un étudiant et un professeur de Toronto ont tenu une conférence publique la semaine dernière pour évoquer l’idée d’une école pour les adolescents homosexuels. Il s’agirait d’ouvrir un lycée pour les élèves de 14 à 17 ans, gays, lesbiennes, bis ou trans, afin que leur adolescence ne soit pas entravée par le rejet des autres. Fan Wu, l’étudiant âgé de 20 ans qui défend le projet, dit avoir lui-même souffert d’une « culture dans laquelle il ne pouvait pas parler de sa sexualité aux autres », une sorte de « harcèlement caché » selon le jeune homme.
La proposition a été soumise à une assemblée de professeurs et de parents, qui ont vivement réagi. Irene Miller présidente de la réunion des parents, familles et amis des Lesbiennes et des gays (PFLAG), estime qu’on prend le problème du mauvais côté : « On éloigne les enfants harcelés pour que le harcèlement cesse, alors qu’on devrait éloigner les harceleurs ». D’autres voix se sont élevées pour dénoncer un projet de ségrégation.
Les écoles alternatives sont en effet nombreuses à Toronto : une école élémentaire de culture africaine a ouvert en 2009, et un programme pour lycéens de culture noire a été créé pour remotiver les élèves en échec scolaire. Selon Irene Miller, ce ne sont pas les élèves qui doivent changer d’école, mais les écoles qui doivent faire changer les mentalités, et entamer un virage pour éduquer les 10 à 15% d’enfants LGBT dans les écoles.
Crédit photo : Hemera
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