Les agressions physiques et sexuelles à l’encontre des femmes sont légion en Egypte. Un phénomène qui n’a pas diminué depuis la fin du soulèvement contre Hosni Moubarak et le changement de pouvoir. De récentes affaires d’agressions sexuelles de femmes égyptiennes ou étrangères place Tahrir, le symbole de la révolution, illustrent bien ce problème récurrent. Selon le New-York Times, qui consacre un dossier au harcèlement des femmes en Egypte, la situation est plus visible avec la mise à nu des protestantes ou l’obligation de se soumettre à des « tests de virginité », mais le gouvernement en place ne parvient pas à mieux protéger ses citoyennes.
Récemment, à l’occasion des dernières vacances scolaires, des patrouilles de civils ont fleuri dans le centre de la capitale égyptienne pour porter secours aux femmes agressées dans la rue. Le New-York Times en recense au moins trois, composées d’hommes et de femmes. Si elles s’accordent à dire que l’armée ne fait pas correctement son travail, leurs méthodes diffèrent quelque peu.
L’un des groupes dénonce la violence sous toutes ses formes et préfère constituer des chaînes humaines entre les femmes et leurs harceleurs. Les autres ont recours à des attaques plus violentes, tirant les agresseurs hors de la foule et les aspergeant de peinture à la bombe pour les reconnaître et les dénoncer à la police en cas de fuite. En revanche, ces actions coup de poing qui ne sont pas seulement punitives mais peuvent aussi être préventives n’emportent pas l’adhésion des Egyptiens. En effet, la plupart d’entre eux plébiscitent des méthodes pacifistes pour que les patrouilles de civils ne commettent pas les mêmes bavures que les autorités officielles.
Crédit photo : AFP/Archives
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