Samantha Davies, la navigatrice britannique n’est pas restée longtemps en course pour cette édition 2012 du Vendée Globe : quelques jours après le départ, elle a démâté et a été contrainte à l’abandon vendredi 17 novembre. Quatrième de la dernière édition (en 2008-2009), la sportive est connue et respectée dans le monde de la voile pour son palmarès bien rempli.
Pourtant, une journaliste de Paris Match, qui l’a interviewée juste avant son départ, n’avait a priori pas vérifié ces informations ou n’a pas voulu les exploiter : résultat, la quasi-totalité des questions portaient sur son nouveau statut de mère et le sentiment de culpabilité qu'elle devrait ressentir à l’idée de laisser son fils de quatorze mois pendant douze semaines, seul avec son père. De quoi déclencher l’ire des internautes féministes, particulièrement déchaînés sur Twitter, qui ont immédiatement crié au sexisme comme @sarahfraisse « Pour #ParisMatch, on est skipper ou maman! et l'interview est fait par une femme.. Stop à la culpabilisation ! #VG2012 #samdavies » ou @emma_ducros « Quand #parismatch invente l'interview #mauvaisemère. Lisez les questions, c'est sans vergogne ! ».
La navigatrice, pas vraiment surprise par ces questions misogynes, a d’ailleurs expliqué au Guardian qu'elle s’y était habituée : « C'est vraiment drôle parce que tout le monde dans cette course est père, mais on s'attend à ce que les mères restent à la maison pour s'occuper des enfants ». Quand son compagnon, Romain Attanasion, père de son petit Ruben, a pris la mer pour une course transatlantique en avril, Slate relève d’ailleurs que personne n’a demandé au jeune papa comment il a allait faire pour les adieux avec son fils, âgé à l’époque de sept mois, ni si Samantha Davies ne grimacerait pas en le voyant « quitter le foyer ». Et le magazine en ligne d’ajouter que François Gabart et Louis Burton, jeunes pères également, n’ont pas eu à commenter les adieux déchirants avec leur progéniture dans Paris Match avant leur départ.
Crédit photo : Copyright 2012 SAVEOL
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