« Vous parlez de poitrine et immédiatement les gens pensent à Janet Jackson ou à des problèmes de garde-robe qui n'ont absolument aucun rapport avec l'allaitement ». Dennis Lewis, le représentant aux États-Unis de la marque espagnole Berjuan Toys, qui commercialise une poupée qu’il faut allaiter, ne comprend pas le soulèvement qu’elle provoque dans le pays. Créée pour imiter un véritable nourrisson, la poupée incriminée est fournie avec une brassière imitant la poitrine d’une femme : deux pâquerettes symbolisant les tétons sont en fait des capteurs, qui déclenchent les lèvres du poupon quand elles s’en approchent. Tout est prévu pour « faire comme maman », puisque même le bruit de succion est garanti.
Mais les Américains ne l’entendent pas de cette oreille. Menée par Bill O’Reilly, célèbre animateur, la vindicte est sans appel : « Je veux juste que les enfants soient des enfants. Nous n’avons pas besoin de ça », a-t-il déclaré sur Fox News. D’ailleurs, les familles américaines semblent lui donner raison, puisqu’à peine 5 000 poupées se sont pour l’instant vendues dans le pays.
Dennis Lewis assure d’ailleurs que même si les fabricants ont « reçu le soutien de nombreux organismes de défense de l’allaitement, de mères et d’éducateurs, il y a beaucoup de critiques de la part de ceux qui n'ont pas réfléchi à l'utilisation de cette poupée et à quoi elle sert, mais aussi de la part de personnes hostiles à l'allaitement maternel ou qui y voient quelque chose de sexuel ». Cette controverse est pour lui la principale cause de méfiance des détaillants américains, « plutôt très soucieux vis-à-vis de la polémique ». Mais le prix de la poupée, qui avoisine les 70 euros (89 dollars), pourrait également être un frein pour les consommateurs américains.
Crédit photo : Berjuan Toys
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