La justice tunisienne a délivré un non-lieu à la jeune femme violée par deux policiers début septembre. Elle avait été accusée d’atteinte à la pudeur après avoir été surprise seule avec son fiancé dans une voiture dans la banlieue de Tunis. Le ministère de la Justice avait justifié la poursuite judiciaire par la position immorale dans laquelle le couple avait été découvert, tout en condamnant le viol de la victime.
L’affaire a mobilisé les ONG tunisiennes, qui ont dénoncé une justice à l'image du gouvernement tunisien, mené par les islamistes d'Ennahda et qui tenterait de porter atteinte aux droits des femmes. Les féministes du pays ont mis en cause une procédure visant à « transformer la victime en accusée », à « la terroriser et à l’obliger, elle et son fiancé, à renoncer à leurs droits ». Depuis l’arrivée d'Ennahda au pouvoir, plusieurs organisations affirment que les femmes sont de plus en plus harcelées dans le pays pour leur tenues vestimentaires jugées inappropriées.
Salima Bahia
Crédit photo : AFP TV