« Soutenons Malala, l'éducation des filles est un droit », c'est ainsi qu'a été baptisée la journée de soutien qui s'est tenue lundi au siège de l'Unesco en hommage à Malala Yousafzai, cette jeune militante pakistanaise, cible des talibans en octobre dernier. Organisée dans le cadre de la Journée des droits de l'Homme, l'initiative a réuni le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, Gordon Brown, envoyé spécial de l'ONU chargé de l'éducation, Abdulaziz Othman Altwaijri, directeur général de l'organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (Isesco), Maitha Alshamsi, ministre d'État des Émirats arabes unis, ainsi que le président pakistanais Asif Ali Zardari.
Ce dernier a d'ailleurs annoncé que son pays verserait dix millions de dollars au « Plan Malala », un fonds nouvellement créé pour scolariser toutes les fillettes d'ici à 2015. « Une jeune fille déterminée de mon pays a été attaquée par les forces de l'obscurantisme », a-t-il déploré. Jean-Marc Ayrault s'est également exprimé, disant sa révolte contre le fait « qu'une fille puisse être empêchée d'accéder à l'école, au savoir, à la maîtrise de sa propre vie. L'inacceptable, c'est que pour avoir dénoncé cette situation, elle ait pu être sauvagement agressée ». Et d'affirmer, saluant les initiatives prises par la communauté internationale en faveur de l'éducation pour tous : « Ce que le drame de Malala nous enseigne également, c'est que nous avons eu raison de faire de l'éducation des enfants, et en particulier des filles, un objectif prioritaire de l'aide au développement. »
Pour le ministre d'État des Émirats arabes unis, l'adolescente de 15 ans « est devenue une icône des filles de son âge au Pakistan et dans le monde entier ». Un point de vue partagé par Muhammad Al-Ahmadi Abu al Nour, représentant du grand imam d'Al-Azhar au Caire, qui voit en elle une « héroïne. Le crime perpétré contre elle ne peut être justifié », a-t-il ajouté.
Le 9 octobre dernier, Malala avait été la cible d'un activiste du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), en raison de son engagement en faveur de l'éducation des jeunes filles. Touchée à la tête, l'adolescente avait été transférée en Grande-Bretagne pour y être soignée.
Crédit photo : Photoshot/ABACA
Malala Yousafzai transférée du Pakistan en Grande-Bretagne pour être soignée
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