Nouveau symbole de la résistance politique en Iran, Nasrin Sotoudeh a remporté une première manche contre le régime d'Ahmadinejad. Mais sa bataille continue. Après 49 jours de grève de la faim, cette mère de famille a été entendue par la justice. Le contrôle judiciaire et l'interdiction de quitter le territoire qui pesaient sur sa fille, Mehraveh, 13 ans, depuis l'été dernier, ont été levés. Mais cette victoire semble une goutte d'eau dans la peine infligée à cette avocate des droits humains.
Nasrin Sotoudeh s'est fait remarquer par les autorités pour son action en faveur des mineurs condamnés à mort, puis pour sa défense des journalistes, blogueurs, militants ou manifestants opposés au nouveau président élu en juin 2009. Arrêtée en septembre 2010 pour avoir porté atteinte à la sécurité nationale, elle purge une peine de six ans de prison à Evin (Téhéran), et a également été condamnée à ne pas exercer son métier d'avocate pendant dix ans.
Le Prix Nobel de la paix et compatriote exilée Shirin Ebadi se mobilise depuis pour la faire libérer, elle et ses confrères emprisonnés pour raison politique : « Depuis juin 2009, 44 avocats ont été poursuivis pour avoir défendu des prisonniers. Certains sont en prison comme Nasrin Sotoudeh, d'autres attendent d'être jugés. Ils n'appartiennent à aucun parti, ne sont pas engagés dans des ONG, leur seul crime est d'avoir exercé leur métier. Cela révèle bien la perte d'indépendance du système judiciaire iranien. Les juges sont devenus les instruments de la répression », déclarait-elle lors du Women's Forum de Deauville en octobre 2011. Plus d'un an plus tard, le cas de Nasrin Sotoudeh ne laisse guère plus d'espoirs. Son fils de 4 ans et sa fille de 13 ans passeront les fêtes de fin d'année avec leur père. La libération anticipée de l'avocate n'est pas au menu des autorités iraniennes.
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