Une semaine après le viol collectif dont a été victime une jeune indienne, l’heure n’est pas à l’apaisement à New Delhi où les manifestations se poursuivent. Une centaine de personnes, dont 60 policiers ont ainsi été blessées dimanche, dans des manifestations pourtant interdites dans le centre de la capitale. « Il y a une colère et une angoisse réelle et justifiée après cet événement atroce », a expliqué le Premier ministre indien Manmohan Singh dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi, appelant la population à la « paix et au calme ». S’adressant à son peuple, le chef du gouvernement a confié être « sincèrement attristé par la tournure des événements qui ont mené à des affrontements entre les manifestants et la police. Je vous assure que je vais faire tous mes efforts pour assurer la sécurité de toutes les femmes de ce pays ».!
La veille, lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Intérieur du pays, Sushil Kumar Shinde avait d’ailleurs fait savoir que la peine de mort pourrait être envisagée dans certains cas de viol, indiquant que cette sentence, « devra être discutée en détail ». Et pour cause, le 16 décembre dernier, une étudiante kinésithérapeute de 23 ans, avait été violée à bord d'un bus par six hommes, avant d'être battue à coups de barres de fer, ce qui lui avait provoqué de graves blessures intestinales. La jeune femme et l’homme qui l’accompagnait avaient ensuite été jetés hors du bus. Hospitalisée en soins intensifs, la jeune femme commençait ce week-end à aller mieux, selon les autorités de l'hôpital. Les six hommes ont, quant à eux, été arrêtés et incarcérés. Reste que les crimes violents envers les femmes sont un véritable fléau en Inde. Selon les chiffres officiels, sur les 256 329 actes de ce type enregistrés en 2011, plus de 228 000 étaient dirigés contre des femmes. New Delhi a d’ailleurs été surnommée « la capitale du viol », en raison de l'envolée de ce crime.
Crédit photo : Abaca
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