C’est une grande avancée pour les droits des femmes dans les Philippines : le vote par le Congrès de la loi sur la Santé Reproductive ouvre enfin aux femmes l’accès à la contraception dans les centres de planning familial. Mieux, dans les écoles du pays, des cours d’éducation sexuelle seront désormais dispensés. Pour Carlos Conde, chercheur pour Human Rights Watch aux Philippines, cette loi « aura de profondes implications pour l'amélioration de la santé et des vies des femmes dans tout le pays ».
En effet, au Philippines, seules 20% des femmes utilisent un moyen de contraception, et un tiers des grossesses se terminent par un avortement clandestin, l’IVG étant interdite dans le pays. Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) estime quant à lui que 11 Philippines meurent chaque jour de complications liées à la grossesse.
Malgré tout, il aura fallu attendre le 13 décembre dernier et l'intervention du président Benigno Aquino pour que cette loi, dont il a jugé l’adoption « urgente », soit votée, en quatre jours seulement. Si le projet était dans les mains des parlementaires depuis dix ans, il était bloqué en raison de l’opposition de l’Eglise catholique très puissante dans le pays. Cette dernière continue d'ailleurs de rejeter cette mesure, estimant qu’elle détruit les valeurs familiales traditionnelles. « Après cette loi vont suivre le divorce, l'avortement et le mariage homosexuel », a récemment prétendu la Conférence des évêques catholiques des Philippines.
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