La question des droits des femmes sera-t-elle, en juin prochain, à l’ordre du jour du sommet du G8, dont la présidence sera assurée par David Cameron ? C’est en tout cas le souhait de Lynne Featherstone, ministre britannique en charge du développement international, au vu de la situation des droits des femmes dans le monde.
« Les droits des femmes ont reculé l’an dernier dans de nombreux pays », a-t-elle confié dans le cadre d’une interview accordée au quotidien La Croix. Un phénomène mis en exergue par la dramatique affaire du viol collectif d’une étudiante en Inde, mais pas seulement. En effet, les pays développés sont tout autant concernés par le non-respect des droits des femmes. « En Grande-Bretagne, deux femmes sont tuées chaque semaine par leur partenaire et une femme sur quatre a été victime de violence domestique », déplore-t-elle. La ministre entend donc encourager les pays à mettre en place des lois protectrices et à appliquer celles existantes, notamment en renforçant les moyens policiers et judiciaires.
Par ailleurs, alors que dans certains pays, le viol est désormais une véritable arme de guerre, « le ministère des affaires étrangères de la Grande-Bretagne veut également porter, lors du G8, le problème des violences sexuelles commises durant des conflits ». Un projet ambitieux vis-à-vis duquel la ministre reste réaliste, consciente que l’égalité entre les hommes et les femmes se fera au prix de bouleversements législatifs et d’une sensibilisation dès le plus jeune âge des garçons et des filles. « Ce sont des changements à long terme qui passent par un travail de terrain. Je pense plus particulièrement à l’éducation des filles », explique-t-elle. Et de conclure : « Les programmes de renforcement des capacités et les sessions d’information aident à prendre conscience de l’importance du respect, du droit des femmes à disposer de leur corps. »
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