En réponse aux violences perpétrées contre les femmes en Inde, la police de Bombay a décidé de verbaliser les femmes seules et les couples non mariés qui auraient l'audace de se promener dans les rues de la ville à une heure trop tardive. La transgression de ce nouveau couvre-feu coûte 1 200 roupies (16 euros) aux contrevenants. Interrogée par l’AFP, un responsable de la police de Bombay a explique : « Lorsque nous les attrapons, nous leur disons de ne pas fréquenter ces lieux et de ne pas causer de nuisances dans les lieux publics (...) Les couples non mariés et les femmes seules, que l'on repère dans des lieux isolés ou dans des recoins de parcs et de jardins tard le soir ont été priés de ne pas fréquenter ce genre d'endroits ». Et de poursuivre : « De toute évidence, si une fille est seule dans un lieu sombre le soir, les garçons pourraient essayer de l'approcher. C'est pour leur sécurité. »
Des arguments peu convaincants pour nombre d'observateurs... Le quotidien Times of India cite par exemple Colin Gonsalves, avocat des droits de l’Homme exerçant à la Cour Suprême du pays : « Les policiers agissent comme des tyrans. Au lieu de remplir leur devoir qui est de protéger les gens, les femmes, ils ont perdu tout le sens de la sécurité. Je conseille aux femmes d’identifier ces policiers qui les empêchent de sortir et de demander au commissaire ou à la Haute-Cour de Bombay leur renvoi. » L’expert pénal Shirish Gupte, qui vit également à Bombay, confirme : « La police n’a absolument pas le pouvoir de stopper quiconque d’être à l’extérieur à moins qu’il ne trouble un client. La police fait du zèle. » Depuis l’instauration de cette mesure, 95 personnes se sont vues signifier une contravention pour « trouble à l'ordre public ».
Salima Bahia
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