Après plus de sept ans d’emprisonnement, Florence Cassez est enfin libre. Au cours d’une audience qui aura duré plus d’une heure, la Cour suprême du Mexique a exigé, mercredi, la libération « immédiate » et « absolue » de la Française. Retour sur les grands rebondissements de l’affaire Florence Cassez.
9 décembre 2005 : Les principales chaînes de télévision mexicaines diffusent le reportage de l’arrestation, présentée comme « en direct », d’Israël Vallarta et Florence Cassez dans leur ranch de Las Chinitas, près de Mexico. Israël Vallarta est soupçonné de diriger le gang « Las Zodiaco », responsable d’une dizaine d’enlèvements et d’un meurtre. Florence Cassez, alors âgée de 29 ans, est accusée de complicité. Originaire de Béthune (Nord), elle s’était installée au Mexique en 2003 pour rejoindre son frère, qui y avait créé une entreprise.
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27 avril 2008 : Au terme de son procès, Florence Cassez est condamnée à 96 ans de détention pour enlèvement, association de malfaiteurs et possession d’armes. Affirmant avoir toujours tout ignoré des activités de celui qui est désormais son ex-compagnon, elle ne cesse de clamer son innocence. Israël Vallarta, lui-même, la dégage de toute responsabilité.
22 juin 2009 : Alors que, comme l’autorise la Convention de Strasbourg, le président Nicolas Sarakozy fait part de sa volonté de transférer la Nordiste pour qu’elle purge sa peine dans une prison française, Felipe Calderon, le chef d’Etat mexicain, lui, refuse tout transfèrement. Il affirmera d’ailleurs à plusieurs reprises et publiquement, son hostilité à toute libération de Florence Cassez.
18 avril 2010 : Cinq ans après l’arrestation de Florence Cassez, le parquet mexicain reconnaît finalement que le reportage diffusé à cette occasion n’était pas un direct mais une reconstitution voulue par de directeur de l’Agence fédérale d’investigation (AFI), Genero Garcia Luna. L’arrestation avait en réalité eu lieu la veille, soit le 8 décembre 2005.
A noter que sous le gouvernement Calderon, entre 2006 et 2012, Genero Garcia Luna avait été nommé ministre de la Sécurité publique.
10 février 2011 : La Cour de cassation rejette le recours déposé par les avocats de la trentenaire. Aux yeux de la justice mexicaine, la condamnation de Florence Cassez à 60 ans d’emprisonnement devient définitive. En France, la ministre des Affaires Etrangères, Michèle Alliot-Marie, qualifie cette décision de « déni de justice ».
Quatre jours plus tard, l’affaire tourne à la crise diplomatique entre les deux pays quand Nicolas Sarkozy décide de dédier les festivités de l’Année du Mexique en France à la détenue. Le Mexique, qui devait participer au financement de cette manifestation décide finalement de s’en retirer.
7 mars 2011 : L’avocat mexicain de Florence Cassez, Augustin Acosta, annonce avoir déposé, devant la Cour Suprême du Mexique, un recours en révision pour inconstitutionnalité. Un an plus tard, après examen de ce recours, le juge Arturo Zaldivar demande, dans son rapport, la libération « immédiate et absolue » de Florence Cassez, dénonçant plusieurs irrégularités dans la procédure ainsi que la violation des droits fondamentaux de la Française lors de son arrestation.
Finalement, si quatre magistrats de la Cour suprême sur cinq reconnaissent les irrégularités, seuls deux sont favorables à une libération immédiate. Il en aurait fallu trois. Le dernier propose toutefois un renvoi de l’affaire devant la justice ordinaire.
23 janvier 2013 : Après examen d’un ultime recours, la Cour suprême du Mexique reconnaît finalement la « violation des droits fondamentaux » de Florence Cassez dans la procédure et ordonne sa libération « immédiate » et « absolue ».
Il aura fallu pour cela l’intervention de la juge Olga Sanchez. Chargée de rédiger un nouveau rapport, elle avait repris les propositions d’Arturo Zaldivar, sur l’annulation de la condamnation de la Française. Plusieurs éléments ont par ailleurs joué en sa faveur comme le fait que Felipe Calderon ne soit plus à la tête du Mexique et la nomination de deux nouveaux juges depuis le dernier rejet en mars 2011.
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