À défaut d'avoir le droit de se promener dans la rue seules la nuit, les habitantes de Bombay vont pouvoir se défendre en cas d'agression sexuelle. La municipalité de ville d'Inde la plus peuplée leur a en effet distribué 21 000 couteaux et de la poudre de piment lacrymogène. Le parti d'extrême-droite Shiv Sena, au pouvoir dans la ville et allié politique du Parti National Indien dont est issu le Premier ministre, est à l'origine de l'opération. La municipalité prévoit de distribuer 100 000 armes de plus malgré le veto de la police de Bombay qui a prévenu qu’elle allait interdire cette distribution. Loin d'en démordre, l’auteur de cette initiative, Ajay Chaudhari, a même précisé, selon LCI : « N'ayez pas peur d'utiliser ce couteau si quelqu'un vous attaque. Nous avons constitué une équipe de neuf avocats pour vous protéger contre toutes les poursuites qui pourraient être menées. »
Autre initiative, plus constructive celle-ci, qui découle du viol et du meurtre à New Delhi d'une jeune femme de 23 ans le 16 décembre dernier : un tribunal pour femmes dirigé par deux femmes a été crée dans l’état du Bengale au nord du pays. Objectif : traiter exclusivement les affaires de violences sexuelles. Le personnel judiciaire est entièrement féminin, de l’avocate à la greffière, nommé selon la procédure locale explique juge Arun Mishra de la Haute Cour de Calcutta. En effet, explique Joydeep Mukherjee, secrétaire général du Forum All India Legal Aid, « quand il y a des hommes autour d’elle, les victimes n’osent pas parler et donner des détails sur les atrocités commises contre elles. Elles se sentent timides. Dans ces tribunaux, une atmosphère favorable leur sera proposée ». Entourées et soutenues moralement, les victimes seront aidées pour tenter de surmonter le traumatisme qu’elles ont vécu.
Salima Bahia
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