« Je suis très contente de retrouver tout le monde, de remettre les pieds en France. Je suis très émue d’être ici, bien sûr, et je remercie vraiment tout le monde de m’avoir soutenue jusqu’ici. » Ces mots, rapportés par l’AFP, sont ceux prononcés par Sevil Sevimli à sa descente d’avion, mercredi, à l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry. L’étudiante lyonnaise, qui s’était installée en Turquie début 2012 dans le cadre du programme d’échange européen Erasmus, n’avait pas posé le pied sur le sol français depuis neuf mois.
Et pour cause, le 10 mai dernier, alors qu’elle assiste à un concert, elle est arrêtée et accusée d’entreprise terroriste au sein d’un mouvement d’extrême gauche, le Front révolutionnaire pour la libération du peuple, considéré comme une association terroriste par la Turquie et l’Union européenne. Placée en détention provisoire pendant trois mois, elle est ensuite été remise en liberté sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le pays.
Vendredi dernier, la Franco-turque de 21 ans a finalement été reconnue coupable de propagande terroriste par le tribunal de Bursa (nord-ouest de la Turquie) et condamnée à cinq ans de prison. Autorisée à quitter le territoire turc contre une caution de 10 000 livres, soit 4 250 euros, Sevil Sevimli compte sur son retour en France pour préparer sa défense et faire appel de la décision de la justice turque. « Le combat continue, il y a des milliers de personnes emprisonnées en Turquie pour les mêmes raisons que moi », a-t-elle d’ailleurs indiqué aux médias. Invitée sur le plateau du 19/20 de France 3 Rhône-Alpes, elle a réaffirmé son innocence et son intention de retourner en Turquie pour être « la voix de toutes les personnes encore emprisonnées ». Tandis qu’une fête en son honneur sera organisée le 2 mars à Belleville (Rhône) - lieu de résidence de ses parents -, la jeune femme tiendra prochainement une conférence de presse afin de raconter ce qu’elle a vécu.
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