Le gouvernement indien vient (enfin) au secours des femmes. Le ministère de l’Information et des Technologies planche actuellement sur un projet de montres antiviol, afin de lutter contre les agressions sexuelles, trop nombreuses dans le pays.
Une montre pour une vie, c’est le principe. Depuis toujours en Inde, les violences faites aux femmes existent, une plainte déposée sur 10 l'est pour viol. Le 16 décembre dernier, une étudiante de New Delhi était sauvagement agressée dans un bus et violée à plusieurs reprise, elle mourrait quelques jours plus tard des suites de ses blessures. Le 13 janvier, même scénario, une femme de 29 ans est violée par sept hommes. Dernière atrocité en date, le viol et le meurtre, il y a deux semaines, de trois sœurs de 6, 9 et 11 ans dans un village de l'ouest du pays. Aujourd’hui, l’opinion publique est profondément choquée, et le gouvernement qui semble avoir pris conscience de la gravité de la situation a décidé d’agir.
Ainsi, en cas de danger, les femmes indiennes pourront alerter leur famille et le commissariat le plus proche en appuyant sur un bouton de leur montre antiviol. Elles seront localisées grâce à un système GPS et une caméra intégrée à l'objet filmera pendant au moins 30 minutes. Un prototype devrait être dévoilé dans les prochains mois. Le prix des montres antiviol oscillera entre 20 à 50 dollars (15 à 40 euros) selon les modèles.
Toutefois, cette invention ne fait pas l’unanimité, notamment chez les militantes des droits des femmes, qui craignent un manque de réactivité de la police en cas d'agression, une lenteur voire une inaction qu'elles dénoncent depuis longtemps.
Les gadgets antiviol font fureur et se multiplient dans le pays. Des collégiens ont imaginé une sandale reliée à un boîtier électrique sans fil qui envoie une décharge à l'agresseur. En tapant deux fois du pied, la victime envoie un SOS par Bluetooth pour alerter les secours. Un adolescent a aussi élaboré une montre qui détecte la nervosité de la personne qui la porte et lance un choc électrique à l'assaillant qui reste paralysé pendant cinq à dix minutes. Enfin, à Bombay, Shiv Sena, le parti politique au pouvoir, a distribué 21 000 couteaux et des vaporisateurs au poivre de Cayenne à des milliers de femmes pour qu'elles puissent se défendre.
Bien sûr, ces inventions ne vont pas résoudre le problème des agressions sexuelles. Mais c’est un premier pas vers la sécurité des femmes. Début février, le gouvernement indien a adopté une loi punitive pour les viols conduisant à la mort, les coupables risqueraient la peine capitale. Le président doit désormais la ratifier afin qu'elle entre en vigueur.
Elodie Cohen Solal
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