Ils sont cardinaux, religieux, diplomates ou membres de l'administration. Plus de 500 personnes gravitent autour du Vatican mais seule la moitié y habite effectivement. Sur ce bout de terre de 44 hectares, il y a très peu de femmes même si leur nombre a augmenté au cours des dernières années. Religieuses ou laïques, elles occupent rarement des postes clés mais leur influence bien que discrète est réelle. C'est le cas des femmes nommées par Jean-Paul II dans les conseils pontificaux. Ces organisations chargées de réfléchir sur les grands thèmes de notre époque ont accueilli plusieurs religieuses, notamment dans les conseils pour la justice et la paix ou encore le conseil pontifical pour les laïcs. Membre de ces commissions, Lucienne Sallé rappelle le combat de Jean-Paul II pour les femmes. « Il s'est toujours battu pour leur dignité et leur rôle important dans l'Eglise. Il en était intimement convaincu », précise celle qui fût l'une des premières femmes à travailler au Saint-Siège. Et d'ajouter cette phrase qui a longtemps fait sursauter les cardinaux : « Jean-Paul II aimait les femmes ! ».
Qu'en est-il de Benoît XVI ? Durant ses presque huit années de pontificat, ce pape n'a effectué aucune nomination équivalente. Selon plusieurs spécialistes du Vatican, Benoît XVI aurait tenté de promouvoir des religieuses à des postes influents mais son entourage estimait qu'il y avait désormais suffisamment de femmes dans ce petit état. Face à ces résistances, le pape appliquera finalement la parité dans ses appartements. Outre ses deux secrétaires et son majordome, Benoît XVI est entouré de quatre femmes, toutes laïques. Elles sont chargées de veiller au bon déroulement de sa journée qui commence invariablement à 5h30 tous les matins. Dévouées et loyales, aucune d'entre elles ne connaîtra pourtant de promotion au sein du Saint-Siège. Seule l'ancienne gouvernante particulière de Joseph Ratzinger aura droit à un avancement. Ingrid Stampa, habituée à retranscrire l'écriture fine et les notes griffonnées en allemand du pape, héritera de la supervision de la Secrétairerie d'Etat. Surnommée la « papesse », il est fort probable qu'elle quitte le Vatican en même temps que lui.
Le bilan de ce pape est donc très mince en matière de promotion de la femme. Beaucoup estiment que Benoît XVI a cédé sur ce sujet mais ce dernier insistera néanmoins sur le rôle des femmes dans ces différentes prises de parole. « Nous devrions essayer de nous mettre à l'écoute de Dieu, afin de ne pas entraver ce mouvement, mais au contraire de nous réjouir que la femme obtienne dans l'Eglise la place pleine d'efficacité qui lui convient ». Mais le vœu de Benoît XVI reste pour le moment un vœu pieux. Ce sera l'une des nombreuses et difficiles tâches de son successeur.
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