Olivier de Schutter, rapporteur des Nations unies au droit à l’alimentation, constate dans un rapport que les enfants d'une femme ayant accès à l'emploi et à l'éducation souffrent moins de malnutrition. Ces discriminations dans les pays en voie de développement sont dues à un cercle vicieux. Les femmes sont moins impliquées dans la vie politique et économique que les hommes. Avec en plus un faible pouvoir de négociation, elles sont souvent contraintes à s’acquitter des corvées, de s’occuper des enfants et des personnes âgées. En découle immanquablement un manque de temps qui empêche les femmes de s’instruire et de chercher un emploi hors du foyer. Pourtant, Olivier de Schutter montre que « le partage du pouvoir avec les femmes est un outil indispensable de la lutte contre la faim et la malnutrition ». En mettant le doigt sur la relation entre le travail féminin et l’alimentation infantile, l’ONU cherche à lutter contre la faim dans le monde, dont souffrent 870 millions de personnes.
Encourager l’éducation des femmes établirait une sécurité alimentaire dans les pays en voie de développement. Mais ce n’est pas la seule solution envisagée par Olivier de Schutter : « Décharger les femmes du fardeau de l’économie domestique » par des investissements dans des infrastructures durables, ou encourager la sensibilisation contre le sexisme aideraient à lutter contre la famine. Encourager l’implication des femmes dans la vie économique est bénéfique : les chances de survie d’un enfant augmentent de 20% lorsque c’est la mère qui s’occupe de gérer le budget familial. Aller vers la parité serait dont « la démarche la plus efficace pour la réalisation du droit à l’alimentation », au même titre que les dons de nourriture ou l’amélioration des conditions d’hygiène.
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Victoria Houssay
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