Le viol choquant de « la fille de l’Inde », tabassée et abusée par six hommes devant son petit ami en plein centre-ville à New Delhi en décembre dernier, puis le viol collectif subi par une autre étudiante en février dans la ville de Bangalore, ont incité trois étudiants ingénieurs indiens à créer une arme de dissuasion pour protéger les femmes.
Excédés par la culture de harcèlement sexuel qui sévit en Inde, les trois ingénieurs ont conçu des sous-vêtements équipés de capteurs sensoriels et d’un circuit électrique, qui peut délivrer près de 82 décharges quand le vêtement détecte une force indésirable. Grâce à un système GPS, les sous-vêtements peuvent également envoyer une alerte aux parents ou à la police. Sur leur site Internet les jeunes ingénieurs écrivent : « Les députés mettent des années pour écrire leurs lois mais même après ça, les femmes ne sont pas en sécurité. »
Selon la description des ingénieurs, le vêtement est doublé de polymère, et le circuit électrique est placé au niveau de la poitrine, « parce que des études ont montré que lors d’une tentatives de viol les agresseurs attaquent d’abord la poitrine des femmes ». Manisha Mohan, étudiante qui participe au projet, explique : « Une personne qui tentera d’agresser une femme recevra le choc de sa vie grâce aux capteurs de pression activés instantanément, et le GPS enverra directement un SMS à un numéro de secours. »
Les ingénieurs rechercheraient actuellement un tissu permettant au vêtement d’être lavé. S’ils prévoient déjà de lancer commercialement leur lingerie antiviol, ils devront résoudre auparavant les problèmes de sécurité : comment différencier les gestes indésirables des gestes « voulus », et comment s’assurer que le soutien-gorge ne choque jamais la femme qui le porte ?
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