En visite privée à Paris, le président tunisien Moncef Marzouki a été accueilli par des militantes féministes et par plusieurs dizaines d’opposants. Alors que le directeur de l’Institut du monde arabe (IMA), Jack Lang, entamait son discours de bienvenue à son hôte, ce dernier s’apprêtant à donner une conférence sur l'avenir des révolutions arabes, trois Femen ont fait irruption dans la salle, située au 9e étage de l’IMA. « Libérez Amina », ont-elles scandé, faisant référence à Amina Tyler, cette jeune Tunisienne de 19 ans qui serait retenue prisonnière à son domicile depuis la diffusion de photos d’elle, seins nus, sur Facebook. Les militantes ont ensuite été maîtrisées puis expulsées par des agents de la sécurité.
À l’extérieur, ce sont d’autres militants qui attendaient de pied ferme Moncef Marzouki. Plusieurs dizaines de Tunisiens étaient en effet descendus dans la rue pour exiger que soient punis les assassins de Chokri Belaïd, un opposant laïc assassiné à Tunis en février dernier. Détournant le titre de l’ouvrage que le chef d’État était venu présenter, L’invention d’une démocratie, les manifestants, tenus à distance par les forces de l’ordre, dénonçaient « l’assassinat d’une démocratie » ou « l’invention d’une atteinte aux droits humains ». Sur une pancarte, Moncef Marzouki était d’ailleurs comparé au révolutionnaire Robespierre, symbole de la Terreur après la chute de la monarchie en 1789.
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