Alors qu’il animait, mardi, une conférence sur le thème « Blasphème : offense ou liberté de s’exprimer », à Ixelles (Bruxelles) en compagnie du philosophe Guy Haarscher, Monseigneur André Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles a été interrompu par quatre activistes des Femen. Seins nus, les militantes se sont jetées sur l’homme d’église, l’aspergeant d’eau bénite et criant des slogans contestataires, avant d’être évacuées de la salle. Un spectacle auquel ont assisté les journalistes présents à la conférence.
Mais pour Guy Haarscher, la présence dans la salle d’une dizaine de photographes n’avait rien d’une coïncidence. Dans un entretien accordé au site de La Libre Belgique, il a ainsi dénoncé leur attitude, allant jusqu’à soupçonner que cet événement ait été « concocté entre les Femen et les photographes pour vendre leurs images ». Le philosophe a également déploré le fait que ni lui ni Mgr Léonard n'aient été prévenus de l’action des Femen. « Du point de vue de la déontologie de ces photographes, ce n'est pas acceptable ! », a-t-il estimé.
Martine Simonis, secrétaire générale de l'association des journalistes professionnels (AJP), ne relève aucun problème de déontologie. « Il est fort probable que les Femen avaient informé les photographes », admet-elle, expliquant que les Femen utilisent les médias pour faire passer leurs idées. Secrétaire général du conseil de déontologie journalistique (CDJ), André Linard rappelle quant à lui qu’il n’y a pas de problème à avertir les journalistes d'une action tant que ce n'est pas une invitation à assister à un délit, rapporte l’agence de presse Belga.
Cette énième action des Femen était « dirigée contre l’homophobie de Monseigneur Léonard », ont indiqué les militantes. Et d’ajouter : « Mais, on n’est pas d’accord non plus avec d’autres positions, comme celle sur l’IVG. »