Après la chute de Ben Ali au pouvoir, la France a désigné un nouvel ambassadeur de France en Tunisie, pour « prendre un nouvel élan, en s’appuyant sur une nouvelle ambition partagée », selon le porte-parole du Ministères des Affaires Étrangères.
Seulement voilà, la première apparition de l’ambassadeur n’est pas très convaincante. Pire encore, l’ambassadeur adopte même une attitude peu correcte, notamment envers les journalistes tunisiens. Jeudi dernier, Boris Boillon a invité les journalistes à un repas afin de découvrir sa politique. Au cours de l’entretien, l’ambassadeur a refusé de répondre à certaines questions, les qualifiant de « débiles » ou de « n’importe quoi ». Un comportement qui a provoqué la colère des Tunisiens. Samedi, près de 500 Tunisiens ont manifesté devant l’Ambassade de France, réclamant le départ du nouveau venu, critiquant son « manque de diplomatie » et son « agressivité ». Sur les pancartes brandies par les manifestants, on pouvait lire « Casse-toi, pauvre Bouillon » ou encore « Dégagez, petit Sarko ! »
Suite à la colère des Tunisiens, Boris Boillon s’est excusé, tout d’abord sur Facebook et Twitter où il a déclaré : « Vraiment désolé si j’ai pu offenser, ce n’était pas mon intention ». Face aux caméras de télévision tunisienne, l’ambassadeur a déclaré en arabe : « Je m'excuse auprès des journalistes et de tous les Tunisiens ». Il s’est par ailleurs justifié en expliquant : « J'ai une énergie et une volonté bien déterminée de promouvoir des relations bilatérales. J'ai été spontané plus que je n'aurai dû l'être. Dorénavant, je dois parler de manière plus polie ».
Cependant, cette affaire ne semble pas poser problème au Quai d’Orsay. Selon un porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères, « il y’a des manifestations tous les jours à Tunis (…) Tout le monde manifeste sur tout, la Tunisie est un pays qui se réveille, les Tunisiens sont un peuple qui a soif de s'exprimer. Reste à savoir si le poste de l’ambassadeur sera remis en cause, ou si, au contraire, il devra faire ses preuves afin de convaincre les Tunisiens qu’il mérite sa place d’ambassadeur.
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