« Objectivement, connaissant le FMI et le fonctionnement des instances de ce type, j’ai tendance à considérer qui si elle (Christine Lagarde, ndlr.) était mise en examen, sans doute, on lui demanderait de quitter ses fonctions. » C’est en ces termes que la porte-parole du gouvernement a réagi à l’audition de la directrice générale du Fonds monétaire international, au sujet de son implication dans l’affaire Tapie en 2007. Jeudi matin, l’ancienne ministre UMP de l’Économie a en effet commencé à expliquer, auprès de la cour de justice de la République, son choix d’avoir eu recours à un arbitrage privé, plutôt que public, pour solder le conflit opposant Bernard Tapie au Crédit Lyonnais après la vente d’Adidas.
Interrogée jeudi soir, par BFM TV et RMC, Najat Vallaud-Belkacem a estimé que c’était au FMI de décider si oui ou non Christine Lagarde devait être maintenue dans ses fonctions en cas de mise en examen. « Aujourd’hui, elle ne l’est pas encore », a-t-elle précisé avant d’évoquer la présomption d’innocence. Et d’ajouter : « Madame Lagarde n’est pas membre du gouvernement. Si elle l’avait été, nous aurions des règles extrêmement claires. »
De son côté, le FMI a fait savoir qu’il renouvelait sa confiance à sa directrice générale. « Le conseil d’administration (qui représente les 188 Etats-membres du FMI) a été informé de cette affaire, y compris récemment, et continue d’exprimer sa confiance dans les capacités de la directrice générale à assumer efficacement ses fonctions », a déclaré Gerry Rice lors d’une conférence de presse, réitérant une position déjà exprimée en mars. En revanche, concernant une possible mise en examen de Christine Lagarde et ses conséquences sur son maintien à la tête de l’institution, le porte-parole a refusé de s’exprimer sur des « hypothèses ». Il a toutefois rappelé que l’ancienne ministre UMP de l’Economie avait elle-même « renoncé » à son immunité diplomatique, conférée par le FMI, pour pouvoir s’expliquer dans cette affaire.
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