Après avoir été élue députée au terme d'élections partielles en avril 2012, l'opposante historique birmane Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix, assume les plus hautes ambitions politiques pour son pays. « Je veux être candidate à la présidence et je suis assez claire sur le sujet », a ainsi déclaré jeudi 6 juin celle que l’on surnomme la « Dame de Rangoun ». Après quinze ans de privation de liberté sous l'ancienne junte birmane, l’opposante avait intégré l'appareil politique légal de son pays l’année dernière, et avait depuis laissé entendre plusieurs fois que sa candidature à la présidence était inévitable.
C’est devant près d'un millier de délégués venus de plus de cinquante pays pour le Forum économique mondial sur l'Asie de l'Est, organisé dans la capitale, Naypyidaw, qu'Aung San Suu Kyi a réaffirmé son ambition : « Si je prétendais que je ne voulais pas être présidente, je ne serais pas honnête », a-t-elle déclaré lors d’un discours.
Pour l’heure, comme la chef de l'opposition birmane l’a rappelé, la Constitution actuelle interdit à un Birman marié à un étranger de briguer le poste suprême. Or, son époux aujourd'hui décédé, Michael Aris, était de nationalité britannique, tout comme leurs deux enfants. « Pour que je sois éligible à la présidence, la Constitution doit être amendée », a-t-elle confirmé.
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