Le mouvement Femen ne recule devant rien pour faire entendre sa voix. Alors que s’ouvre ce mercredi le procès contre les trois militantes qui ont manifesté seins nus le 30 mai dernier à Tunis, les sextrémistes ont cherché à mobiliser leurs cellules française et allemande et même leurs sympathisants turcs.
Elles avaient traversé la Méditerranée pour venir protester contre l’emprisonnement de leur sœur, Amina Tyler, la première Femen tunisienne arrêtée pour avoir écrit le nom du mouvement sur le muret d’un cimetière. Marguerite, Pauline et Joséphine, deux françaises et une allemande sont jugées pour débauche après avoir manifesté seins nus à Tunis. Pour soutenir ses sœurs incarcérées en Tunisie, la cellule Femen France a appelé plusieurs associations féministes françaises au rassemblement ce mardi. D’après la page Facebook de l’antenne française, « des centaines de féministes se sont unies » mardi 11 juin devant l’Ambassade de Tunisie.
Sur la même page, les organisatrices demandent l’aide des manifestants de la Place Taksim en Turquie : « Le mouvement FEMEN exhorte tous ceux qui se battent contre l'islamisation de la Turquie par Erdogan, de venir à l'ambassade et le consulat de Tunisie le jour du procès contre FEMEN, le 12 juin à 12h00, et d'exiger la libération immédiate pour nos sœurs ». Une stratégie qui pourrait payer si les femmes turques nombreuses dans les rangs de la Place Taksim, décidaient de se joindre au mouvement. Elles sont nombreuses en effet à dénoncer les atteintes du gouvernement à leurs libertés les plus élémentaires. La remise en cause du droit à l’avortement, la promotion du port du voile ou l’injonction répétée de Recep Tayyip Erdogan à faire, au minimum, trois enfants menacent en effet leur liberté. Le personnage de la femme en robe rouge a par ailleurs fait irruption sur les banderoles turques pour incarner la révolte. Les Femen proposent d’y accoler d’autres slogans par solidarité avec leurs héroïnes : elles sont en tout cas invitées à adopter les banderoles Femen : « LIBERTÉ POUR AMINA », « LIBERTÉ POUR FEMEN ! », « TURQUIE LIBRE ! », « STOP À L' ISLAMISATION ! ».
Le 8 mars 2012, quatre Femen ukrainiennes étaient venues manifester contre les violences domestiques en Turquie à l’occasion de la journée de la femme. Elles avaient été arrêtées au bout de quelques minutes.
En Allemagne, le 7 juin dernier, trois autres Femen avaient manifesté seins nus devant la chancellerie à Berlin pour protester contre la venue du Premier ministre tunisien Ali Larayedh. Scandant « Merkel free Femen », les militantes avaient obtenu que la chancelière allemande Angela Merkel déclare, en présence du Premier ministre tunisien, espérer « un traitement juste » pour les trois Femen européennes ainsi que pour Amina.