Les deux Françaises Pauline Hillier et Marguerite Stern ainsi que l’Allemande Joséphine Markmann ont été condamnées, mercredi, à quatre mois de prison ferme par la justice tunisienne. Ces trois activistes des Femen étaient détenues depuis une dizaine de jours pour avoir soutenu leur camarade tunisienne Amina Tyler, en manifestant seins nus dans les rues de Tunis. Mais tout au long de leur procès, les jeunes femmes, qui risquaient jusqu’à six mois d’incarcération, n’ont pas semblé regretter leur action. Déterminée à poursuivre son combat, Marguerite Stern, 27 ans, et doyenne du groupe, a d’ailleurs expliqué que « dévoiler [ses] seins n’est pas fait pour créer une excitation sexuelle mais il s’agit d’une forme de militantisme ».
Avant de se faire connaître pour ses actions, et jusqu’en décembre dernier, Pauline Hillier, quant à elle, vivait à Bordeaux. Membre du comité de soutien de Michèle Delaunay pour les élections législatives de 2012, elle avait décidé de s’installer à Paris et de rejoindre les Femen après l’agression de ces dernières, en novembre dernier, par des « fanatiques religieux », peut-on lire sur la page Facebook du mouvement. A 23 ans, la jeune femme a déjà participé à de nombreuses actions topless, notamment celles contre « contre l'homophobie à Notre-Dame, contre l'islamisme devant la Grande Mosquée de Paris » ou encore contre le nazisme durant l’« attaque de Sextermination », précise le mouvement. Celle pour qui « il est plus utile de vivre cinq minutes en se battant comme un lion, que 100 ans à garder le silence comme une souris » avait également pris part, en avril dernier, à l’attaque du président tunisien Moncef Marzouki à Paris.
Joséphine Markmann, 19 ans, avait déjà attaqué Poutine
Du haut de ses 19 ans, l’Allemande, Joséphine Markmann, est également très engagée. Durant le procès, elle a ainsi expliqué être « venue le 28 mai pour faire une manifestation politique et soutenir Amina ». Décrite comme une « activiste courageuse » qui « a attaqué Poutine, s'est battue contre les néonazis à Berlin », elle avoue être prête à réitérer ce type d’action autant de fois que nécessaire. « Je me réjouis de chaque opportunité pour exprimer mes opinions politiques », a-t-elle déclaré aux magistrats.
Au lendemain de la condamnation à quatre mois ferme des trois jeunes femmes, les regards se tournent désormais vers François Hollande, qui se prépare à se rendre en Tunisie, début juillet. L’association Osez le féminisme, qui a demandé leur libération, appelle en effet le président « à agir au plus vite, et à porter ce message au nom de la France lors de sa visite officielle ».