Le Venezuela veut interdire les biberons et rendre l’allaitement obligatoire. Les députés doivent en effet examiner le 25 juin un projet de loi qui contraindrait les mères à donner le sein à leur nourrisson, officiellement afin de « protéger l'amour filial ». Le gouvernement aimerait surtout réduire les coûteuses importations de lait en poudre infantile.
« Chaque nourrisson a le droit à l'allaitement. Le plus important est l'amour, la connexion entre la mère et l'enfant, qui est parfois perdue, car elles ne leur donnent pas la chaleur transmise par l'allaitement », a déclaré la vice-présidente de la commission de la famille de l'Assemblée nationale, Odalis Monzon, sur la télévision nationale VTV.
Si le projet de loi est voté par le Parlement, il sera interdit aux centres de santé, sauf en cas de prescription médicale, de fournir aux nourrissons âgés de moins de six mois une boisson ou un aliment autre que le lait maternel. Les hôpitaux et les médecins qui ne respecteront pas cette décision seront mis à l'amende (jusqu'à 50 000 dollars) et risqueront une interdiction d'exercer pendant quatre mois. Les campagnes publicitaires encourageant l'achat de lait infantile et de tétines pour bébés seront également sanctionnées. Il serait par ailleurs question de créer des « banques de lait maternel ». Toutefois, dans le cas où les jeunes mères ne seraient pas en mesure d'allaiter pour des raisons de santé, des exceptions sont prévues.
L'annonce de cet amendement n'a pas manqué de susciter de nombreuses réactions auprès des élus, dont certains plaident pour une politique d'incitation à l'allaitement qui ne contraindrait pas les jeunes mères.
Selon une étude diffusée dans le pays, 27 % des Vénézuéliennes allaitent. Un taux que le ministère de la Santé souhaite porter à 70 % d'ici 2019, selon VTV.
Elodie Cohen Solal
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