Dans un climat de tension au Brésil, Marco Feliciano, pasteur évangélique présidant la Commission chargée des droits de l’Homme et des minorités (sic) de la chambre des députés brésilienne, a réussi à imposer une mesure qu’il souhaitait mettre en place depuis plusieurs semaines. Les homosexuels du pays pourront désormais être « soignés » par un traitement psychologique. Cette mesure a été acceptée par la Commission ce mardi 18 juin.
Une résolution du Conseil fédéral de psychologie empêchait jusqu’alors les psychologues de proposer à leurs patients des « traitements » contre l’homosexualité. Les articles de cette résolution ont été suspendus par la Commission. La décision a provoqué un tollé dans le pays : « il n’y a pas de traitement pour ce qui n’est pas une maladie », réplique le député socialiste Simplicio Araujo, également membre de la Commission et contre cette mesure. Pour Maria do Rosario, ministre des Droits de l’homme, « ce dont le Brésil a besoin, c’est de lois criminalisant l’homophobie ».
Le pasteur évangélique, qu’on sait chanteur de gospel, n’en est pas à son coup d’essai homophobe. Il avait qualifié le sida, plus tôt dans l’année, de « cancer gay », et estimé que les Africains étaient « maudits par leur ascendance ». Des protestations de groupes LGBT et d’associations pour les droits de l’Homme avaient eu lieu en Europe, pour contester son élection et demander sa démission.
Début juin, une application mobile avait fait scandale. Elle proposait de « guérir » les homosexuels en 60 jours. Nommée « Setting Captives Free », (littéralement « libérer les captifs »), l’appli proposait de se libérer de cet « esclavage » par « la puissance de Jésus Christ et de la croix ». Les homos n’étaient pas les seuls visés : obèses, alcooliques, fumeurs et accros aux jeux d'argent pouvaient également se repentir en 60 jours. Après une pétition réunissant plus de 70 000 signatures, Apple a supprimé l’application.
Victoria Houssay
Homophobie : une photo choc pour dénoncer une violence grandissante
Homophobie : le dérapage de Minute sur l’EuroPride de Marseille
Homophobie : toujours autant de violences sur le lieu de travail
Homophobie dans les sport collectifs : pourquoi les gays se cachent-ils ?