Quelques 500 bébés auraient été volés à des opposants au régime argentin entre 1976 et 1983. L’enjeu du procès qui s’ouvre aujourd’hui à Buenos Aires est de prouver qu’il y a eu un plan systématique de vol de ces bébés, conçu en haut lieu. Ainsi, se trouveront sur les bancs des accusés deux ex-dictateurs, Jorge Videla et Reynaldo Bignone, aux côtés de six autres militaires: le général Santiago Omar Riveros, l'amiral Rubén Oscar Franco, le vice-amiral Antonio Vanek, les officiers Jorge Luis Magnacco et Juan Antonio Azic et le capitaine Jorge "Tigre" Acosta. Près de 300 témoignages viendront étayer les accusations.
Comment fonctionnait ce prétendu système ? Au milieu des centres de torture, des maternités recueillaient les nouveau-nés dont les mères étaient assassinées après l’accouchement. Les bébés étaient ensuite donnés à des militaires ou à leurs proches.
Grâce à l’action de l’association des Grands-mères de la Place de mai, 102 personnes ont pu retrouver leur véritable identité. Des militaires argentins ont déjà été condamnés pour vol de bébés par le passé, mais le procès qui s’ouvre aujourd’hui prend une plus grande ampleur en tentant de démontrer la responsabilité de hauts dirigeants. En Argentine, le vol, enlèvement et usurpation d’identité de mineurs de moins de 10 ans est considéré comme un crime contre l’humanité.
Moi, Victoria, enfant volée de la dictature argentine
Un autre livre sur les bébés volés en Argentine : La Perrita, d’Isabelle Condou
Espagne : une enquête pour les « bébés volés du franquisme » ?