Le 26 juin dernier, le Texas a exécuté par injection létale Kimberly McCarthy, 52 ans. Condamnée à mort pour le meurtre d’une vieille dame, en 1997, et après avoir passé 14 années dans le couloir de la mort, Kimberly McCarthy est la 500e personne exécutée par la justice pénale du Texas depuis 1982, date de rétablissement de la peine de mort dans l’État américain.
Pour fêter ce sinistre anniversaire, la justice texane a mis en ligne l’intégralité des dernières déclarations des condamnés avant que ceux-ci ne soient exécutés. Si beaucoup implorent le pardon à la famille de leur(s) victime(s) et demandent la miséricorde de Dieu, ces dernières paroles sont pour beaucoup le moyen de dénoncer un système judiciaire usé, bien plus enclin à exécuter des personnes issues de l’immigration et sans ressource. D’autres enfin, se révèlent extrêmement touchantes et poétiques. Si le département texan de justice criminelle n’a pas expliqué les raisons de cette publication des dernières paroles des condamnés à mort, celle-ci ne constitue pas moins une vaste base de données sur l’importance de la peine de mort dans l’État du Sud. Au Texas, 300 prisonniers sont toujours dans le couloir de la mort, dans l'attente de leur exécution.
« Je mérite ce qu'il m'arrive. Dites à tout le monde que je leur ai dit au revoir. » Charles William Bass, exécuté le 12 avril 1986.
« J'espère que cela permettra à Mme Howard de trouver la paix. » James Emery Paster, exécuté le 20 septembre 1989.
« Tout comme l'océan se retrouve toujours, l'amour se retrouve toujours. Il en est de même pour la conscience, elle se retrouve toujours. Voilà ce que je fais, avec de l'amour sur les lèvres. Que Dieu bénisse toute l'humanité. » James Ronald Meanes, exécuté le 15 décembre 1998.
« Seuls le ciel et l'herbe verte sont éternels, et aujourd'hui est une belle journée pour mourir." David Martinez, exécuté le 28 juillet 2005.
« J'avais quelque chose à dire mais maintenant que je vois ma famille ici je veux seulement dire que je vous aime tous. Je suis innocent. Je vous aime tous si fort. Vous êtes magnifiques. C'est bon, gardien, j'ai fini. » Richard Duncan exécuté le 3 décembre 2003.
« Je t'aime maman. Au revoir. » Jeffery Motley, exécuté le 7 février 1995.
« La seule chose que j'ai à dire est qu'aucune affaire passée devant les tribunaux n'est exempte de toute erreur. Voilà mes mots. Aucune affaire n'est exempte de toute erreur. Vous pouvez y aller gardien. » Dale Devon Scheanette, exécuté le 10 février 2009.
« Cette exécution ne représente pas la justice. Cette exécution est un acte de vengeance. Si c'est ça la justice, alors la justice est aveugle. Prenez un jeune homme attardé, limite fou, qui commet un crime pour la première fois, trafiquez ensuite sa VRAIE confession complète, ajoutez un juge plein de préjugés et un jury intégralement BLANC, plus un avocat inutile, retirez la possibilité d'une réhabilitation, persécutez les témoins et vous décidez ainsi d'une peine de mort qui va durer plus de 10 ans pour toute une famille. Je le répète : cette exécution ne représente pas la justice mais un acte de vengeance. Tuer R.J. ne ramènera pas Anil, ça ne sert qu'à justifier "œil pour œil, dent pour dent". » Richard J. Wilkerson, exécuté le 31 août 1993.
« La peine de mort au Texas est détraquée. Quand un avocat — qui n'est pas qualifié — peut être forcé de vous représenter, le système ne fonctionne pas. Quand votre avocat peut faire échouer votre demande d'appel en ne rendant pas un document dans les temps [...], il n'y a pas de sécurité juridique, le système ne fonctionne pas. Quand les autorités, comme au Texas, font tellement confiance à leur système judiciaire, des erreurs sont faites et des innocents sont exécutés. Le Texas a exécuté des innocents et l'État prouve ce soir à quel point le système est détraqué et injuste. [...].
J'espère que la famille West pourra pardonner mais aussi trouver la paix et la force de tourner la page. Nicholas West ne sera pas oublié. [...] Je vous en prie, continuez à vous battre contre la peine de mort, son unique but est de se venger et elle n'a aucun effet dissuasif. Il est temps d'obtenir un moratoire pour le Texas. » Henry Earl Dunn, Jr. exécuté le 6 février 2003.
« Vous m'avez tous amené là pour que je sois exécuté, pas pour que je fasse un discours. » Charlie Livingston, exécuté le 21 novembre 1997.
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