« Une bêtise ». C'est ainsi que le sénateur italien, qui avait comparé la première et seule ministre noire du pays à un orang-outan, a qualifié sa sortie raciste. Également vice-président du Sénat, Roberto Calderoli se serait toutefois excusé pour ses « remarques agressives » auprès de Cécile Kyenge, la ministre concernée, par ailleurs en charge de l'Intégration, et lui aurait envoyé des fleurs. Le sénateur, un ex-ministre appartenant à la Ligue du Nord, le parti populiste et xénophobe, a précisé qu'il avait appelé la ministre pour lui dire qu'il « n'y avait aucune insulte raciste » dans ses propos. « Je ne me suis pas prononcé sur ce sujet et je continue à ne pas le faire », a réagi la principale intéressée après les excuses du sénateur. Et d'ajouter : « C'est une question de responsabilité politique et institutionnelle. Je préfère ne pas en faire un cas personnel. »
L'homme, qui s'était déjà illustré pour ses propos racistes, anti-musulmans ou homophobes, a également fait son mea culpa au Sénat, présentant ses « excuses à tout le monde », et précisant qu'il continuerait malgré tout à s'opposer au gouvernement qui, de son point de vue, « encourage l'immigration illégale ». Dans le passé, Roberto Calderoli avait notamment affirmé que l'Italie « risquait de devenir un pays de pédés » ou qu'elle ne devait pas avoir de « président bronzé » comme aux États-Unis, ou encore que les immigrés devraient « retourner dans le désert et parler aux chameaux ou dans la jungle avec les singes ».
Récemment, lors d'un discours politique, il déclarait : « J'aime beaucoup les animaux - les ours et les loups, comme chacun sait - mais quand je vois des photos de Kyenge, je ne peux m'empêcher de penser qu'elle a les traits d'un orang-outan, même si je ne dis pas qu'elle en est un. »
Le droit à l'avortement mis à mal en Italie
Italie : Silvio Berlusconi ou la mort politique par les femmes
DSK vs Myrta Merlino : un nouveau scandale sexuel venu d'Italie ?