Emmené par Rick Perry et son armée de républicains chrétiens fondamentalistes, le gouvernement texan a déclaré une guerre sur trois fronts contre la santé de femmes. Bien que la flibuste incroyable de Wendy Davis ait attiré l’attention au niveau national (et mondial) le mois dernier, la législation texane, dominée par le parti républicain, a adopté un projet de loi anti-avortement qui aura pour conséquence de faire fermer 37 des 42 cliniques pratiquant l’avortement et offrant un service de planification familiale.
L'avortement
En 2008, 84 610 femmes ont eu recours à un avortement au Texas. Chacune des 42 cliniques effectue une douzaine d’avortements chaque semaine. Désormais, ces services ne seront plus accessibles à la plupart des Texanes. Elles n’auront d’autre solution que de se tourner vers le marché noir pour un avortement, ou de traverser la frontière mexicaine pour acheter des drogues censées provoquer une fausse couche. Ces deux pratiques sont déjà en augmentation au Texas.
En effet, le Texas subit les conséquences de la dernière idée brillante de Rick Perry, qui durant les deux dernières années a coupé plus de 30 millions de dollars de budget pour la planification familiale, la contraception et les soins gynécologiques, dans l’espoir de déclencher une réaction en chaîne au profit de l’abstinence... Mais il était prévisible que cette stratégie échoue, et la commission de Santé de l’État prévoit plus de 24 000 naissances non désirées au Texas en 2014-2015. Ce qui revient au final à piocher 273 millions de dollars dans la poche du contribuable…
Le troisième front de cette guerre concerne l’éducation sexuelle. Car conséquence de cette nouvelle loi, les planning familiaux ne devraient plus pouvoir dispenser d'éducation sexuelle, des républicains dénonçant un conflit d'intérêt puisque ces organisations répondent par ailleurs aux demandes d'avortement. Privés d'information sur les MST et sur la responsabilité sexuelle, les jeunes Texans seront aussi privés de safe sex... Et conséquence d'un avortement de plus en plus criminalisé : des jeunes mères contraintes à élever des enfants non désirés, les liant à une vie malheureuse et sans opportunité. C'est à cela que mène l'obsession de la morale sexuelle.
Malcolm Salovaara