Peut-être avez-vous remarqué qu’au mois de novembre, certains mâles de votre entourage habituellement rasés de près se décident brusquement à porter la moustache ? Phénomène qui s’arrête à l’arrivée du mois de décembre mais recommence au mois de novembre suivant, et ce depuis 2004 ? Pas de doute : cet homme participe au movember.
Le movember vise à « changer le visage de la santé masculine ». Le brusque port d’une moustache peut susciter des interrogations, et c’est là le but de l’opération. Questionné sur la raison de ce changement de look, le participant du movember peut aborder des sujets parfois tabous ou difficile à évoquer, tels que les cancers de la prostate et des testicules. Cette opération permet d’attirer l’attention sur ces pathologies masculines, mais également de récolter des fonds pour la recherche ou les fondations contre le cancer.
Cette initiative originale et utile n’est plus réservée aux hommes : il faut désormais compter avec le mouvement armpits4august (traduire : des aisselles pour août), qui cherche maintenant à attirer l’attention sur des pathologies féminines.
Pour cette version féminine donc, les participantes sont invités à se laisser pousser les poils des aisselles au mois d’août, pour ouvrir le dialogue sur le syndrome des ovaires polykystiques (ou syndrome de Stein-Leventhal), qui touche 3 à 10% des femmes en âge de procréer. Il entraîne un déséquilibre hormonal qui cause acné persistante, pilosité anormalement forte et un surpoids – voire de l’obésité – dans 40% des cas. Les femmes touchées par ce syndrome peu connu sont souvent infertiles. Les instigatrices du mouvement cherchent à récolter des dons pour l’association britannique Verity, qui s’occupe de femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques.
Mais le mouvement armpits4august ne s’arrête pas là : d’après ses participantes, c’est également une manière de lutter contre l’idéal de beauté féminin imberbe. Le Guardian y voit un mouvement très féministe. « La pratique de s’épiler paraît tellement obligatoire aux femmes que beaucoup le font depuis qu’elles ont des poils, sans n’avoir jamais considéré une autre alternative », déplorent-elles sur le site de l’opération. Certaines participantes, qui sont déjà habituées à avoir des poils sous les bras (et peuvent dans ce cas prendre part au mouvement en colorant leurs poils), regrettent que l'absence d'épilation soit critiquée et reliée à un manque d'hygiène. Le Guardian souligne que les poils des aisselles sont là pour limiter la transpiration et la prolifération de bactéries, tout comme Sophie Bramly qui ne compte plus les vertus des poils. Heureusement, aux questions « faut-il avoir des poils pour être féministe » et « faut-il être féministe pour avoir des poils », les femmes d'armpits4august répondent « bien sûr que non ». Ouf !
Victoria Houssay
Movember : le mois de la moustache contre les maladies masculines débarque en France
Se faire greffer une moustache pour paraître plus viril : la nouvelle mode en Turquie
Sexualité : avec ou sans poils ?