Qu’est-ce qui peut bien rapprocher une candidate conservatrice à la députation et celle qui occupait ce même poste avant elle ? La question a été posée par la presse à Tony Abbott, candidat à l’élection législative. Verdict : ce n’est pas leur talent d’oratrice, leur intelligence, leur parcours exemplaire ni leurs diplômes ou leurs idées qui rapprochent les deux femmes politiques. Non, pour Tony Abbott, le point commun entre les deux femmes est leur sex-appeal. « Elles sont jeunes, fougueuses, je crois qu’on peut dire qu’elles ont toutes deux un certain sex-appeal et qu’elles sont très attachées à leur région », a-t-il expliqué aux journalistes, assimilant probablement les deux femmes politiques à des participantes d’un concours de beauté.
Une sortie que beaucoup ont jugé sexiste, Tony Abbott n’en étant pas à son coup d’essai. Interviewé alors qu’il était encore ministre, sous le gouvernement de John Howard, il avait déclaré que les hommes étaient « physiologiquement plus aptes à occuper des fonctions d’autorité ». « S’il est vrai que les hommes ont réellement plus de pouvoir que les femmes, est-ce réellement une mauvaise chose ? », avait-il ajouté.
En 2010, il critiquait la taxe carbone souhaitée par le gouvernement de Julia Gillard, associant par la même occasion les femmes à des ménagères : « Ce que les femmes au foyer australiennes doivent comprendre c’est que, si elles amènent leur linge à repasser au pressing, elles vont payer plus cher, mais en même temps, leur facture d’électricité sera plus élevée si elles font leur repassage elles-mêmes. » Julia Gillard avait répliqué, dans un discours, qu’il lui suffisait de se regarder sans un miroir pour voir à quoi ressemblait la misogynie actuelle en Australie.
Niveau bourde, Tony Abbott concurrence donc sérieusement Stéphanie Banister. La candidate nationaliste aux législatives s’est sérieusement emmêlé les pinceaux, prenant l’Islam pour un pays et confondant « halal » et « haram ». Mauvais coup de pub pour la « Sarah Palin australienne » qui aura au moins eu le mérite de faire rire les internautes par son ignorance.
Victoria Houssay
L'islam, "ce pays" qui ne fait pas peur à Stephanie Banister, la "Sarah Palin australienne"
La Première ministre australienne se révolte contre le sexisme et la misogynie
Paris-Match, Bruno Gollnish et Tony Abbott : le machomètre de la semaine