Bombay est la ville où les femmes indiennes se considéraient le plus en sécurité. Jeudi pourtant, une jeune photographe de 23 ans y a été agressée et violée par trois hommes, ont annoncé ce vendredi les autorités indiennes. La jeune femme était accompagnée d'un collègue avec qui elle effectuait un reportage sur le quartier d'affaire de la ville, Lower Parel. Selon le quotidien Time of India, tous deux avaient, pour prendre des clichés, pénétré dans l'enceinte d'une ancienne usine textile de Shakti Mills, près du quartier d'affaires, quand cinq hommes sont eux aussi apparus sur les lieux. Deux des hommes s'en sont pris au reporter, qu'ils ont frappé avant de l'attacher, tandis que les trois autres ont agressé et violé la jeune femme.
La photographe a depuis été transférée à l'hôpital Jaslok de Bombay. Souffrant de blessures internes, ses jours ne sont toutefois pas en danger. Selon le Mumbai Mirror, elle et son collègue ont été en mesure d'identifier les hommes qui les ont agressés, ces derniers s'étant appelés par leur prénom tandis qu'ils violaient la jeune femme. L'un d'entre eux a été arrêté ce vendredi matin grâce aux portraits robots diffusés et aux témoignages recueillis par la police.
Ce n'est pas la première fois que l'Inde doit faire face à une affaire de viol collectif. En décembre dernier, la mort de la jeune Jyoti Singh Pandey, violée collectivement par six hommes à bord d'un bus à New Dehli avait provoqué l'effroi dans tout le pays. En mars, c'était au tour d'une touriste suisse de 39 ans d'être victime d'un viol collectif dans le centre du pays. Ses agresseurs ont depuis été jugés et condamnés à la prison à vie.
Cette nouvelle affaire de viol collectif met à nouveau en lumière le sort des femmes dans un pays qui compte plus d'1,2 milliard d'habitants. Selon le National Crime Records Bureau du ministère de l'Intérieur indien, un viol serait signalé toutes les 20 minutes aux autorités, mais seuls 26,4% d'entre eux aboutiraient à une peine contre les accusés. En 2012, 24 900 viols et agressions sexuelles ont été signalés. Des chiffres accablants, qui avaient amené le gouvernement indien à prendre des mesures plus concrètes pour prévenir les agressions sexuelles dans le pays, et plus sévères à l'égard de ses auteurs. Ainsi, il avait adopté, le 21 mars, une série de lois visant à renforcer les sanctions pénales envers les violeurs.
Des mesures visiblement insuffisantes, déjà pointées du doigt par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Suite à l'adoption des lois anti-viol, celui-ci avait déclaré : « La triste réalité, c'est que les droits de nombreuses femmes en Inde continuent d'être violés en toute impunité comme si c'était la norme. »
Viols en Inde : des couteaux et un tribunal pour les femmes indiennes
Inde : pour lutter contre le viol, la police de Bombay interdit aux femmes de se promener la nuit
New Dehli : la famille de l'étudiante violée et décédée réclame la peine de mort
Tourisme en Ide : les femmes voyageant seules appelées à la prudence