Julie Bishop : voici le nom de l'unique femme que compte le nouveau gouvernement australien. Nommée à la tête du ministère des Affaires étrangères, cette dernière devra composer avec les dix-neuf ministres masculins qui forment, avec elle, le gouvernement du nouveau Premier ministre d'Australie, le conservateur Tony Abbott.
Ce dernier, sorti vainqueur des élections générales qui se sont tenues le 7 septembre, n'a en effet pas cru bon de nommer davantage de ministres femmes à des postes-clés de son gouvernement. Un sexisme patent, unanimement dénoncé par les autres partis politiques d'Australie, et qui n'a pas manqué de déclencher la polémique.
Ainsi, le dirigeant par intérim du Labour, le parti travailliste australien, a déclaré, amer : « Le gouvernement d'Afghanistan compte désormais plus de femmes que celui d'Australie. » Un manque de parité évident, raillé au sein même des rangs du parti. La sénatrice libérale Sue Boyle a ainsi indiqué que la composition du nouveau gouvernement dénotait « un problème systématique » du parti conservateur, visiblement peu enclin à laisser des femmes exercer des responsabilités gouvernementales.
Ce n'est pourtant pas la première fois que Tony Abbott est épinglé pour son manque de considération envers le sexe féminin. L'an dernier, il s'en était violemment pris à Julia Gillard, alors Premier ministre, en déclarant que « les hommes sont physiologiquement et de tempérament plus aptes à l'exercice de l'autorité et à donner des ordres ». Il avait aussi déclaré que « l'avortement est une solution de facilité ».
Le nouveau Premier ministre a toutefois cru bon de répondre à la polémique, annonçant être « évidemment déçu qu'il n'y ait pas plus de femmes dans le gouvernement », et s'essayant à de vagues arguments féministes : « Nous avons néanmoins quelques femmes très douées et très talentueuses qui frappent à la porte du gouvernement [et] je pense donc qu'on peut s'attendre à voir, dans l'avenir, de plus en plus de femmes au gouvernement », a-t-il affirmé.