L’information avait fait les gros titres de la presse cet été, avant d’être démentie. Or, le ministre de l’Intérieur tunisien, Lotfi ben Jeddou a finalement confirmé les rumeurs selon lesquelles des Tunisiennes sont enrôlées de force auprès des rebelles du nord de la Syrie pour y assouvir les besoins sexuels des combattants.
« Elles ont des relations sexuelles avec 20, 30, 100 jihadistes », a-t-il déclaré à la tribune de l’Assemblée nationale constituante (ANC). Le ministre n’a pas précisé le nombre de jeunes femmes qui sont, ou ont, été en Syrie au nom de ce « jihad du sexe », mais la presse évoque des centaines de cas, à l’instar des centaines de Tunisiens partis combattre les troupes du président syrien Bachar al-Assad. « Après ces rapports sexuels qu’elles ont au nom du jihad al-nikah, elles reviennent enceintes », a ajouté le ministre. Impossible de savoir combien de Tunisiennes sont rentrées de Syrie dans cet état, ni les conditions de leur prise en charge. À noter que le jihad al-nikah est considéré par certains dignitaires salafistes comme une forme légitime de guerre sainte. Il autorise les rapports sexuels hors mariage, avec des partenaires multiples.
Selon les médias tunisiens, ces quinze dernières années, des milliers de jeunes hommes ont rejoint, via la Turquie ou la Libye, les rangs de jihadistes en Afghanistan, en Irak et en Syrie. Désormais, le gouvernement du pays se fait une priorité d’enrayer le flux de jeunes dans ces régions du monde. Le ministère de l’Intérieur a d’ailleurs récemment renforcé les contrôles dans les aéroports pour empêcher les départs d’hommes et de femmes suspectés de vouloir rejoindre la Syrie.