Angela Merkel, Dilma Rousseff et Ellen Johnson Sirleaf : 3 femmes puissantes© ABAC
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Le triomphe électoral d’Angela Merkel
Le 22 septembre, les élections législatives allemandes ont rendu un verdict qui ne souffre d’aucune contestation. Angela Merkel est reconduite à la chancellerie pour un troisième mandat consécutif. Son parti, la CDU, rate même la majorité absolue à 3 sièges : c’eut été un événement historique pour un pays habitué des (grandes) coalitions. Quelle que soit la couleur politique qui figurera aux côtés de la CDU dans le prochain gouvernement, elle aura fort à faire tant les chrétiens-démocrates ont été plébiscités.Pour être plus précis, les Allemands ont davantage voté en faveur de la chancelière sortante que pour son parti. Seule dirigeante européenne à être reconduite après avoir traversé la crise, sa gestion, sa discrétion et sa compétence ont massivement séduit l’électorat. De fait, Angela Merkel, y compris durant sa campagne électorale, s’est toujours affichée comme « une force tranquille » à même de conduire le pays même dans les remous que connaissent les autres pays de l’Union européenne.
Ses derniers ont d’ailleurs accueilli sa réélection avec une ferveur diverse. Elle est en effet jugée responsable de la cure d’austérité qui sévit sur toute la région méditerranéenne, et des Etats comme la Grèce et le Portugal semblent désabusés. Inflexible sur le sujet de l’assainissement des finances publiques, Angela Merkel ne changera vraisemblablement pas de politique dans le futur, même si elle doit gouverner avec les sociaux-démocrates du volubile Peer Steinbrück. D’autant qu’avec une telle légitimité démocratique nationale, la chef du gouvernement allemand aura tout loisir de se présenter comme la clé de voute de l’Europe.
Dilma Rousseff en croisade contre l’espionnage américain
Légèrement à l’ombre de la chancelière allemande dans la presse, une autre dirigeante s’est également illustrée ces derniers jours. Dilma Rousseff, présidente du Brésil, a en effet annulé son déplacement aux Etats-Unis, visiblement irritée d’avoir été l’objet d’écoutes de la part des services de renseignement américains. Son communiqué officiel est même d’une sécheresse rare : « les activités illégales d’interception des communications de citoyens, d’entreprises et de membres du gouvernement brésilien est une atteinte à la souveraineté nationale et aux droits individuels, incompatible avec la coexistence démocratique entre pays amis ».De quoi donner à réfléchir à Barack Obama qui souhaitait obtenir le soutien de Brasilia pour une intervention militaire en Syrie et redevenir, à terme, le premier partenaire économique du Brésil, une place aujourd’hui occupée par la Chine. Cette prise de position forte s’apparente à un rappel à l’ordre envers le géant américain, sommé de s’expliquer et de faire amende honorable. Dans ce domaine, force est de constater qu’Angela Merkel ne s’était pas montrée aussi catégorique. Elle, ainsi que de nombreux responsables politiques et institutions européennes, avait pourtant également été victime d’écoutes similaires, révélée publiquement par Edward Snowden, réfugié en Russie.
Ellen Johnson Sirleaf engagée pour le développement
Enfin, troisième dirigeante à faire l’actualité, Ellen Johnson Sirleaf n’a pas eu droit à la publicité qu’elle mérite. Lauréate du prix Indira Gandhi, la présidente du Liberia a été choisie par le jury international pour « avoir servi d’exemple et de source d’inspiration pour de nombreuses femmes en Afrique et au-delà de l’Afrique, pour avoir assuré le retour de la paix, la démocratie, le développement, la sécurité et l’ordre au Liberia ». En outre, sur la scène internationale, Ellen Johnson Sirleaf se distingue également par sa participation aux efforts des Nations Unies pour le développement. Elle préside notamment le Panel de haut niveau pour la définition des nouveaux objectifs de développement à partir de 2015. Des enjeux qui ont d’ailleurs été discutés du 17 au 19 septembre dernier à Paris lors du Forum Mondial Convergences.En définitive, ces trois exemples de dirigeantes illustrent la nouvelle donne de la politique mondiale. S’imposant dans un milieu d’homme, ni leur autorité ni leurs compétences ne sont contestées. Au fil de l’exercice du pouvoir, elles ont fortement contribué à faire entrer dans les mœurs que les femmes peuvent occuper ces postes décisionnels.