Zhang Xin : Je suis née et j'ai grandi dans cette ville qui était très calme. Il n'y avait ni voitures, ni magasins, ni lumières, ni machines... Les gens circulaient simplement à vélo. C'est le Pékin que j'ai connu jusqu'à mes 14 ans. Ensuite, j'ai déménagé. Lorsque je suis revenue 15 ans plus tard, la ville avait vraiment changé et était devenue telle que vous la connaissez aujourd'hui.
Z. X. : Non. Évidemment, je voulais partir. Je voulais quitter l'usine. En tant que nouvelle immigrante chinoise à Hong Kong, je n'avais reçu aucune éducation ni formation et je ne parlais même pas la langue ou le dialecte local, le cantonnais. C'était très difficile pour moi de vivre à Hong Kong. En outre, la ville de Hong Kong était également très différente de ce qu'elle est aujourd'hui. Hong Kong était une place industrielle. On y fabriquait des jouets, des vêtements et du matériel électronique. Par conséquent, j'ai juste accepté un poste d'ouvrière et je suis passée de petite usine en petite usine.
Z. X. : Non, non. En fait, je ne suis pas capable de faire des projets à si long terme. On peut faire quelques projets à court terme, comme lorsque je vivais à Pékin et que je suis partie à Hong Kong. C'était un grand changement. Quand j'étais à l'usine, quitter l'usine pour aller étudier en Angleterre a également été déterminant. Ensuite, travailler à Wall Street après mes études n'a pas été facile. Enfin, quitter Wall Street pour retourner en Chine fut un choix personnel. La plupart des gens ne faisaient pas ce choix, à l'époque.
Z. X. : Tous les jours. Je pense que c'est la vie qui veut ça. On rencontre toujours des obstacles, des difficultés ou des problèmes et dans ce domaine, il semble qu'on ne s'en sorte pas trop mal, même si nous relevons toujours des défis chaque jour.
Z. X. : En réalité, le fait d'être une femme active en Chine comporte deux aspects. D'un côté, des informations nous apprennent que dans les zones rurales, on abandonne et on tue les bébés filles. Le ratio femmes/hommes au sein de la population n'est pas équilibré. C'est une chose que l'on entend et bien entendu, c'est vrai. Mais d'un autre côté, il suffit de regarder la ville pour voir qu'un grand nombre de femmes entreprennent et s'en sortent très bien. La Chine est la combinaison de ces deux aspects. C'est la Chine d'après la Révolution culturelle. Mao avait déclaré que les femmes portent sur leurs épaules la moitié du ciel. Le statut des femmes dans la société en a été libéré, en quelques sortes…
Z. X. : Je pense que les femmes de notre génération ont traversé la Révolution culturelle, ont traversé les épreuves, ont surmonté le fait de ne partir de rien et soudain, elles ont vu que de formidables opportunités sont données à la Chine. Les femmes ont simplement saisi ces opportunités. À cet égard, je pense qu'on offre plus d'opportunités aux Chinoises qu'aux autres et que c'est pour cette raison qu'on y trouve plus d'autodidactes milliardaires et de femmes milliardaires qu'ailleurs dans le monde.
Z. X. : Je m'occupe beaucoup de mes enfants. En fait, je mets un point d'honneur à prendre mon petit déjeuner avec eux tous les matins, à dîner avec eux tous les soirs et à passer tous les week-ends pendant lesquels je ne travaille pas avec eux. Donc, quand je ne travaille pas, je suis toujours avec eux. Je leur dis toujours au revoir lorsqu'ils partent à l'école et j'assiste à tous leurs matchs et à toutes leurs compétitions sportives. C'est cela qui est important. Je passe aussi une grande partie de mes soirées avec eux. Je rentre du travail et après le dîner, on s'assoit ensemble et on se penche sur leurs devoirs. Mes enfants ont besoin d'aide. Je les aide et j'aime ça. Je pense que c'est ce qu'il y a de mieux dans la vie en dehors d'une carrière. J'adore faire ça.
Découvrez l'intégralité de l'interview de Zhang Xin dans l'émission « Leading Women » de CNN International
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