« Un jour, nous avions des patients qui avaient tous des blessures à l'aine. Un autre jour, c'était uniquement des blessures à la poitrine ou uniquement à l'abdomen. Et puis, ça a été des femmes enceintes proches du terme qui sont arrivées après avoir été blessées. » Samedi 19 octobre, sur le plateau de la BBC, le docteur David Nott, chirurgien vasculaire à l'hôpital londonien de Chelsea et de Westminster, est revenu sur les horreurs de la guerre en Syrie et la cruauté des soldats de Bachar el-Assad.
De retour de cinq semaines de mission humanitaire dans un hôpital au nord de la Syrie, David Nott a affirmé avoir soigné une demi-douzaine de femmes enceintes, devenues ces derniers mois les cibles favorites des snipers syriens. « C'était un jeu, raconte-t-il à la BBC. Nous avons entendu que les snipers gagnaient autant de paquets de cigarettes qu'ils atteignaient de cibles. » Les femmes enceintes, parce qu'elles portent un enfant, comptent double.
Dans l'entretien qu'il a accordé au Times, le chirurgien britannique explique notamment avoir sauvé la vie de deux femmes syriennes proches du terme. Leur bébé, en revanche, n'a pas survécu. « Les femmes ont été touchées directement dans l'utérus, ils savaient très bien ce qu'ils visaient », a-t-il déclaré, avant de poursuivre : « Je ne peux même pas vous dire à quel point c'était horrible. »
Les auteurs de ces meurtres ? David Nott ne peut l'affirmer avec certitude, mais avance, sur le plateau de la BBC, qu'il s'agit des soldats se battant aux côtés de Bachar al-Assad.
Depuis le début du conflit syrien, en février 2011, 100 000 victimes civiles sont à déplorer. 8,4% d'entre elles - soit 8 474 êtes humains - sont des femmes et des enfants de moins de 16 ans.
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