Alors que les jeunes filles du groupe Pussy Riot se plaignent de leurs conditions de détention dans les camps russes, Jeanne Moreau a décidé de leur apporter son soutien. « À mon âge, je ne peux plus monter sur les barricades. Je prends la parole pour exprimer ma révolte. Je veux toucher le plus de monde possible pour dénoncer ce qui arrive à cette jeune femme dont la vie est en danger », a fait savoir l’actrice de 85 ans. Ce mercredi 30 octobre à 12h, on pourra entendre sa voix emblématique lire une lettre écrite par Nadejda Tolokonnikova, une des deux jeunes femmes emprisonnées pour avoir une performance contestataire anti-Poutine. Le message sera diffusé en intégralité sur France Culture, ainsi que sur le site Mediapart en vidéo.
>> L’Archipel du goulag revisité par les Pussy Riot <<
Début octobre, les proches de Nadejda Tolokonnikova s’inquiétaient pour la vie de la jeune femme de 23 ans. Ils n’avaient plus le droit de visite « officiellement à cause de son état de santé insatisfaisant ». Officieusement, elle aurait eu le malheur de critiquer trop ouvertement le système pénitentiaire russe. En septembre, la Pussy Riot entamait une grève de la faim, avant de se faire hospitaliser. Dans la lettre que lira Jeanne Moreau, elle relate ses conditions de vie dans la cellule du camp de travail n°14, et ses conditions de vie « proches de l’esclavage », où les journées durent de 16h à 17h.
La jeune femme est détenue en Mordovie, à 500 kilomètres à l'est de Moscou, où elle purge sa peine depuis sa condamnation en février 2012. Nadejda Tolokonnikova avait chanté une prière punk contre Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur, à Moscou. Jeanne Moreau n’est pas la première personnalité à défendre le groupe : Madonna, Yoko Ono, Patti Smith, Björk ou Paul McCartney avaient déjà soutenus les jeunes femmes.
Nadejda Tolokonnikova, une Pussy Riot en danger de mort ?
Pussy Riot : leur camp pénitentiaire, héritage du Goulag