Six mois après être parvenue, avec Amanda Berry et Georgina DeJesus, à s'échapper de la maison d'Ariel Castro où elles étaient séquestrées depuis dix ans, Michelle Knight a accepté de livrer à la télévision américaine l'histoire de son enlèvement et de revenir sur les conditions de sa captivité.
Sur le plateau de l'émission « Dr. Phil », un talk-show très populaire diffusé par le network CBS, Michelle Kinght, aujourd'hui âgée de 32 ans, a raconté mardi au psychologue Phil McGraw les conditions de son enlèvement. C'est lorsqu'elle a 21 ans que Michelle Knight croise pour la première fois le chemin de celui qui va devenir son tortionnaire. Prétextant être perdu, Ariel Castro demande à la jeune femme de l'aide pour retrouver son chemin, puis lui propose de la raccompagner chez elle, avant d'expliquer qu'il doit d'abord rentrer chez lui pour donner à manger à ses chiots. « Entre juste un instant, tente-t-il de l'amadouer. Les chiots sont à l'étage, tu pourras en prendre un pour l'offrir à ton fils si tu veux ». Commence alors le supplice de Michelle Knight. Séquestrée dans une pièce à l'étage, aux fenêtres condamnées par des planches, la jeune femme devient le jouet d'Ariel Castro, qui la viole et la frappe régulièrement. « Il avait déjà aménagé une pièce dans laquelle il pouvait m'attacher à une corde à linge », raconte-telle. « Il m'a jeté de l'argent à la figure. Il pensait que j'étais une prostituée de 13 ans. Quand il a découvert mon vrai âge, il est devenu fou. »
Un an après l'enlèvement de Michelle, Ariel Castro kidnappe Amanda Berry, 16 ans. En 2004, c'est au tour de Gina DeJesus, 14 ans. Michelle Knight raconte : « Je pleurais tous les jours, il me criait dessus parce que je pleurais. Il me répétait : "Tu n'es pas censée pleurer, tu es censée être heureuse". »
Et de raconter que lorsqu'il recevait de la visite, Ariel Castro lui mettait une « chaussette sale » dans la bouche, maintenue avec du ruban adhésif, pour l'empêcher de signaler sa présence aux convives. Un jour se souvient-t-elle, son tortionnaire lui a offert un chien. « Et un jour, mon chien s'est mis à me protéger, il l'a mordu et [Ariel Castro, ndlr] l'a tué devant mes yeux ».
Surtout, annonce Michelle, elle est certaine de ne pas avoir été la première fille à avoir été kidnappée. Elle affirme ainsi avoir lu les mots « RIP » (« Rest in peace », « repose en paix » en anglais) sur l'un des murs du sous-sol, où elle se retrouvait aussi parfois enfermée.
Michelle Knight, Amanda Berry et Gina DeJesus ont profité d'un moment d'inattention d'Ariel Castro, le 6 mai dernier, pour s'échapper de la « maison de l'horreur » où elles étaient retenues prisonnières. Lorsque la police a fouillé la maison, elle a trouvé 42 kilos de chaînes, qui servaient à entraver les jeunes filles et empêcher qu'elles ne s'échappent.
Ce qui n'a pas empêché Ariel Castro, lors de son procès, d'affirmer que « l'harmonie régnait dans sa maison » et que toutes les relations sexuelles qu'il a eues avec les trois jeunes femmes étaient « consenties ».
Lors de son procès, Ariel Castro a plaidé coupable pour éviter la peine de mort. Condamné à une peine de prison à vie sans possibilité de libération anticipée, et à 1 000 ans de réclusion criminelle, il a été retrouvé pendu le 3 septembre dernier dans sa cellule de la prison de l'Ohio.
En outre, les médias américains ont révélé qu'Elias Acevedo, voisin du « tortionnaire de Cleveland », est lui aussi un prédateur sexuel, accusé du viol et du meurtre de deux femmes au début des années 1990.