« C'est un métier magnifique, prêtre, pourquoi ne parle-t-on que de ses difficultés ? On va dans les familles, on voit naître, grandir, on accompagne jusqu'à la mort, on est dans la vie des gens », expliquait, en juillet 2011, Georges Vandenbeusch au Monde.
Sa vocation, le prêtre de 42 ans, avait fait le choix d'aller l'exercer, il y a plus de deux ans, dans la paroisse Saints-Pierre-et-Paul de Nguétchéwé, dans la région de Koza (extrême-nord du Cameroun). Une zone, située à 30 kilomètres de la frontière avec le Nigeria, formellement déconseillée par le Quai d'Orsay en raison du risque terroriste et d'enlèvement.
De l'église de Sceaux aux messes en Mafa
« En connaissance de cause, le père Georges avait fait le choix de demeurer dans sa paroisse pour l'exercice de sa mission », indique la diplomatie française. Prêtre à la paroisse Saint-Jean Baptiste de Sceaux (Hauts-de-Seine) de 2002 à 2009, il avait évoqué ses premiers pas au Cameroun, dans une missive envoyée aux fidèles altoséquanais.
« Ma vie ici est très réglée : nous prions tous, matin et soir ensemble, la messe est à 05h45, voir 05h30 le vendredi, c'est bien tôt ! Puis j'ai cours de Mafa tous les matins de 07h00 à 11h00, afin de pouvoir célébrer dans cette langue », expliquait le clerc. «J'ai donc devant moi deux mois ou plus, consacrés à l'étude. Mais je mesure qu'il me faudra du temps pour avancer vraiment dans la connaissance de ce peuple et de cette Église. Ce que j'en pressens me passionne à l'avance», concluait-il.
Un refuge pour les chrétiens victimes de Boko Haram
Le père s'était notamment fait connaître au Cameroun pour avoir fondé une maison pour les réfugiés chrétiens fuyant les islamistes nigérian de la secte Boko Haram. L'organisation qui revendique la création d'un Etat islamique dans le nord du Nigeria conduit régulièrement des attaques dans la région. Boko Haram est accusé d'avoir fait des milliers de victimes depuis 2009.
« Des recherches sont en cours pour vérifier les circonstances de son enlèvement et l'identité des ravisseurs », a déclaré, ce jeudi, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. Ce rapt porte à huit le nombre de Français retenus en otages à travers le monde.