L’info, certes dramatique, n’en est pas moins incongrue. Du moins, vu d’un pays comme la France. Ce lundi 2 décembre 2013, la police islandaise a donc, pour la première fois de son histoire, tué un homme. Un forcené, dans le cas présent. Ce dernier, un individu de près d’une soixantaine d’années, s’était ainsi retranché dans son appartement de la capitale Reykjavik et n’avait pas hésité, à l’arrivée des forces de l’ordre, à utiliser son fusil de chasse pour les empêcher d’entrer. Après qu’une des balles ait touché le casque d’un policier et une autre le gilet pare-balles d’un de ses collègues, il semble que l’équipe d’intervention n’ait pas eu d’autres choix que d’employer les grands moyens. Manoeuvres qui ont donc conduit au décès brutal de l’homme, dont on sait pas encore s’il était sous l’emprise de l’alcool ou des stupéfiants.
Une chose est sûre pourtant, la nouvelle n’a pas été prise à la légère par la hiérarchie policière. Un seul mort en tout et pour tout depuis l’accession de l’île à l’indépendance en 1944, même au regard de sa faible population (322 000 habitants), cela tenait jusque-là du miracle. Le directeur national de la police, Haraldur Johannessen, a ainsi évoqué, en conférence de presse, un incident « sans précédent » avant de « présenter ses condoléances à la famille ». Une communication de la part des forces de l’ordre qui détonne au regard des ses homologues du reste du monde. Il faut dire que cette île de l’océan Atlantique Nord, à cheval entre le continent américain et européen, n’est vraiment pas réputée pour être un coupe-gorge. Loin de là.
Il n'empêche, et c’est là tout le paradoxe, que le pays est, depuis une quinzaine d’années, réputé pour la qualité de ses polars. Figure de proue de cette littérature policière désormais prisée bien au-delà des mers environnantes, le dénommé - et difficile à prononcer - Arnaldur Indriðason. L’auteur, originaire de Reykjavik, est, comme le claironne son éditeur, publié dans près de 26 pays. Une reconnaissance internationale indéniable et dont bénéficie aussi certains de ses compatriotes, autres écrivains passés maîtres dans l’art de décrire une Islande bien plus torturée qu’il n’y paraît.
On pense ainsi à Arni Thorarinsson Jon Hallur Stefansson, Stefan Mani ou la seule femme du lot, Yrsa Sigurðardóttir. Cette dernière, lassée qu’on s’interroge aussi souvent sur la singularité du polar islandais, a toujours aimé rétorquer qu’une « tache de sang est toujours plus jolie sur la neige blanche ». Une phrase qui, depuis ce lundi 2 décembre 2013, résonne d’un son nouveau et beaucoup plus sombre…
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