C'est une victoire de plus pour les « pro-life », les militants américains farouchement opposés à l'avortement. Mercredi 11 décembre, l'État du Michigan, aux États-Unis, a adopté un nouvel amendement qui interdit aux compagnies d'assurance le remboursement des IVG, sauf si « la vie de la mère est en danger ». Cette loi controversée, qui entrera en vigueur en mars prochain, exclue ainsi de fait la prise en charge de la procédure d'IVG aux mineures ou aux victimes de viol ou d'inceste, à moins qu'elles aient souscrit à une garantie supplémentaire, que les opposants à l'amendement ont surnommé « assurance viol ».
À l'origine de cette loi, l'association anti-avortement Right To Life Michigan qui, depuis près d'un an, milite auprès des parlementaires pour son adoption. L'association, qui « refuse de devoir payer pour ôter la vie à un innocent être humain au nom de la santé », s'était fait débouter l'an dernier par le gouverneur Rick Snyder, qui a qualifié la loi d' « inappropriée ». Right To Life Michigan a alors recueilli les 300 000 signatures nécessaires pour que la loi soit à nouveau examinée. Après de houleux débats, cette dernière a finalement été adoptée, malgré la nette objection des démocrates.
Ainsi, le sénateur David Knezek n'a pas hésité à qualifier l'amendement « assurance viol » de « loi misogyne », qui porte atteinte au droit des femmes à disposer de leur corps. Mais c'est Gretchen Whitmer, à l'origine de l'expression « assurance viol », qui incarne le mieux l'opposition à l'amendement. Cette sénatrice démocrate du Michigan n'a pas hésité à prendre la parole dans l'hémicycle pour défendre le droit à l'avortement : « Pour ceux qui se disent consternés par l'expression "assurance viol" que j'ai employée pour décrire cette proposition, ils devraient être encore plus choqués par le fait que cette expression soit absolument adaptée à ce que cette loi suppose. Cela implique que les femmes victimes de viol ou qui tombent enceinte aient souscrit à une assurance spéciale qui prévoit les faits. En soutenant cette initiative, les républicains exigent des femmes du Michigan qu'elles prévoient psychologiquement et financièrement la possibilité d'être violées ou d'avoir une grossesse non désirée. Pire encore, cela implique pour les parents qu'ils envisagent cette éventualité pour leur propre fille. Je l'ai déjà dit, et je le répète : c'est de loi l'une des propositions les plus misogynes que j'ai jamais vues à l'Assemblée législative du Michigan. »
Le Michigan est le huitième État américain à adopter une loi interdisant ou réduisant les conditions de remboursement de l'avortement.
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