Mercredi, la Douma (Chambre basse du Parlement russe) a voté une amnistie proposée par Poutine à l’occasion du vingtième anniversaire de la Constitution. Cette mesure prévoit d’amnistier les personnes condamnées à des peines inférieures à 5 ans d’emprisonnement. Parmi les 25 000 prisonniers concernés : Nadejda Tolokonnikova et Maria Alyokhina, les deux membres du groupe Pussy Riot condamnées à deux ans de prison pour une « prière punk » à l’encontre du président russe. Les deux jeunes femmes, qui devaient être libérées en mars prochain, pourront recouvrer la liberté plus tôt que prévu grâce à l’amnistie. «Je ne suis absolument pas désolé qu'elles aient fini derrière des barreaux. J'étais désolé que leur action honteuse soit un déshonneur pour l'image de la femme», a ainsi justifié le président russe. Avec elles, plusieurs milliers de prisonniers quitteront à leur tour les prisons russes, dont les membres d’équipage du navire de Greenpeace, arrêtés en septembre pour une action contre une plateforme dans l'Arctique russe.
Deux mois avant les Jeux Olympiques de Sotchi et dans le contexte ukrainien de manifestations pro-européennes, le président russe a voulu, avec cette annonce, faire baisser la pression autour de son pays. « Avec son instinct d’animal politique, Poutine a compris que c’était maintenant ou jamais », analyse Zoïa Svetova, journaliste et spécialiste des prisons, dans Libération. Mercredi, le président avait également décidé de gracier Mikhaïl Khodorkovski, un oligarque détenu depuis 10 ans pour avoir financé l’opposition. Selon Zoïa Svetova : « L’amnistie des punkettes de Pussy Riot et des militants de Greenpeace s’inscrit dans la même démarche », celle d’une main tendue vers l’Occident.
Manon Adoue
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