Les deux premiers articles votés sur un total de douze, définissent ainsi la Tunisie comme un Etat « libre, indépendant, souverain » et « civil », guidé « par la primauté du Droit » et dont la religion est l’Islam. Ces premiers textes ne pourront pas être amendés. Deux autres articles, proposant que l’Islam, le Coran et la sunna soient la « source principale de la législation », ont été en revanche rejetés.
>> Lire aussi: Libye, Egypte, Tunisie : L'islamisme menace-t-il le Printemps arabe ? <<
Si ce début de loi fondamentale lève beaucoup d’espoirs, il n’en reste pas moins le fruit d’un long compromis, au prix, parfois, d’un manque de clarté qui inquiète certaines ONG. L’article 6 est à cet égard le plus polémique, puisqu’il consacre la « liberté de conscience » tout en conférant dans le même temps à l’Etat le rôle de « protecteur du sacré » et de « gardien de la religion ». Des formulations très vagues qui pourraient « aboutir à des interprétations menaçant la citoyenneté, les libertés » selon la Ligue tunisienne des droits de l’Homme.
>> Lire aussi: Les femmes arabes poursuivent la révolution sur Facebook <<
L’assemblée constituante doit encore approuver quelques 134 articles d’ici le 14 janvier. Ce calendrier serré est le fruit d’un accord entre Ennahda et l’opposition, censé résoudre la profonde crise déclenchée par l’assassinat fin juillet de Mohamed Brahmi, figure de la révolution et député de gauche - un meurtre attribué à la mouvance djihadiste.