En décembre 2012, une étudiante indienne décédait après avoir été violée puis passée à tabac par plusieurs hommes dans un bus de New Delhi. Et alors que ce crime avait soulevé une vague d'indignation dans le pays, le drame de celle qui fut surnommée « La fille de l'Inde » n'a pas encore permis de régler le problème d'insécurité des femmes en Inde. Pire, à New Delhi, tristement appelée la « capitale du viol », le nombre d'agressions sexuelles a bondit entre 2012 et 2013, passant, selon le New India Express, de 433 viols recensés entre janvier et août 2012, à 1 036 sur la même période en 2013. Et malgré un récent renforcement de la législation sanctionnant les crimes sexuels - le viol collectif est désormais passible de 20 ans de prison -, la situation au niveau national n'est pas meilleure. En effet, près de 600 plaintes pour viol avaient été comptabilisé en 2012. Ce chiffre grimpe à 1 330 sur les dix premiers mois de l'année 2013.
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Une situation contre laquelle la nouvelle ministre des Femmes et de la Protection de l'enfance de Delhi, Rakhi Birla, a décidé d'agir en formant des commandos de femmes. Afin de réduire le nombre d'agressions, l'élue prévoit ainsi de faire appel à d'anciens militaires et à des spécialistes des arts martiaux. Leur mission : entraîner les volontaires qui seront ensuite chargées de faire des rondes dans la capitale pour assurer la sécurité de leurs concitoyennes. « Les femmes seront formées au taekwondo puis déployées dans plusieurs endroits de la ville de nuit », a détaillé Rakhi Birla au quotidien Times of India. Et d'insister : « Il y a beaucoup de failles dans notre système. De nombreuses mesures doivent être prises pour rendre les transports en commun plus sûrs la nuit pour les femmes ». Autre mesure envisagée : le recrutement de 5 000 femmes circulant en pousse-pousse pour rassurer les Indiennes.
Autant de propositions partant d'une bonne intention, mais qui ne sont pas pour autant accueillies favorablement par les principales intéressées. En effet, comme l'indique The Telegraph, des associations de défense des droits des femmes craignent que l'initiative contribue à la création d'une « force de sécurité parallèle qui n'aurait pas l'appui des forces » de l'ordre officielles. Membre du Centre for Social Research, Ranjana Kumari pencherai davantage pour une présence accrue des femmes dans les unités de police, « plutôt qu'un commando secondaire » qui, selon elle, n'aura aucune autorité.