Sur les personnes interrogées, 86% estiment qu’une femme enceinte doit pouvoir choisir de poursuivre ou non sa grossesse, rapporte le journal Espagnol El País. Un chiffre qui avec 64% reste très élevé chez les sympathisants du Partido Popular (conservateur) au pouvoir. En outre, 84% demandent à ce que la future loi maintienne la possibilité d’avorter dans les cas de malformation foetale. En l’état, la loi proposée par le Premier ministre Mariano Rajoy ne permet en effet l’avortement que deux cas précis: un grave danger pour la vie, la santé physique ou psychologique de la mère, ou les cas de viol.
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Pire encore pour Mariano Rajoy: l’électorat catholique qu’il tentait de séduire avec cette loi est à 60% favorable au libre choix de la mère de continuer ou non sa grossesse, et compte 49% de personnes soulignant que cette proposition de loi est un « cadeau » qui leur est destiné. Cet électorat n’est pas, d’ailleurs, en grande partie hostile à l’avortement, puisqu’ils sont seulement 41% à dire que cette réforme était nécessaire.
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La réforme a pourtant de bonne chances de passer une fois présentée à las Cortes - où le Partido Popular dispose de la majorité. En Espagne, en effet, les députés des partis ne votent pas « en conscience » mais sont tenus de suivre une consigne de vote (91% des espagnols souhaitent que cette pratique soit interdite). La nouvelle d’une telle législation ne recueille gère plus de popularité en Europe, où plusieurs ministres, comme Najat Vallaud-Belkacem en France, ont exprimé leur déception face à ce qui est vu comme une régression en matière de droit des femmes.